Qui est Eiji Tsuburaya, le roi des effets spéciaux japonais ?

© Capture d'écran Google
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ERE EIJI - Né à il y a 114 ans, le créateur de personnages mythiques comme Godzilla ou Ultraman, Eiji Tsuburaya est à l'honneur puisque Google lui rend hommage dans un de ses fameux Doodle mardi.

Vous l'avez peut-être vu défiler sur vos écrans d'ordinateur aujourd'hui. Pour les non-initiés, son nom vous restera étranger, mais ses créations, elles, vous diront forcément quelque chose. Google consacrait mardi un court film d'animation, un Doodle, à l'œuvre fleuve d'Eiji Tsuburaya, personnalité méconnue du grand public mais pourtant à l'origine de quelques uns des personnages les plus marquants de l'animation japonaise. L'homme, né il y a 114 ans tout juste, reçoit donc un hommage posthume (il est mort en 1970) de la part du géant américain. L'occasion de revenir sur le parcours atypique d'un grand de l'école japonaise d'animation (250 films à son actif), dont l'aura a largement dépassé le simple cadre du cinéma sur l'archipel nippon.  

Une enfance à rêver d'exploits aériens. Eiji Tsuburaya a vécu très tôt loin de ses parents. Sa mère meurt alors qu'il n'a que 3 ans et son père s'expatrie en Chine pour ses affaires. Il grandit entouré de ses grands-parents, le regard constamment tourné vers le ciel. Un appel du grand air qui pousse le jeune homme à intégrer une école d'aviation, à l'orée de la Première Guerre mondiale, alors que l'écho des exploits des pilotes de chasse retentit jusqu'au Japon. Eiji Tsuburaya grandit dans un Japon militariste et nationaliste et, rêves d'épopées aériennes obligent, va rapidement se rapprocher de l'armée.  

De King Kong à Godzilla. Alors qu'il travaille au service des communications de l'armée, il rejoint les Productions Ogasaware et participe au tournage de deux premiers films. Puis c'est le choc esthétique. En 1933, alors que sort le film culte King Kong, il est frappé par cette figure de gorille monstrueux. Il lui inspirera d'ailleurs directement son plus grand succès, le film Godzilla et le monstre éponyme, qui sort en 1954 sur les écrans japonais.

Des films très patriotes. Mais avant de connaître ce succès mondial, Eiji Tsuburaya participe à plusieurs films de propagande pour le compte de l'Empire japonais durant la période sanglante où le pays affrontait à la fois la Chine et les Etats-Unis (du début de la guerre sino-japonaise en 1937 à la capitulation qui clôt la Seconde Guerre mondiale en septembre 1945). Il se distingue alors par son inventivité et sa minutie (The Imperial Way of Japan, Naval Bomber Squadron…). Le Figaro rapporte que les images de reconstitution qu'il tourne de l'attaque de Pearl Harbor sont si réalistes que les Américains pensent avoir affaire à un document historique. Ces plans seront même réutilisés par Frank Capra dans sa série Why we fight.

Une traversée du désert puis la gloire. A la chute du belliqueux empereur Hiro-Hito, l'implication d'Eiji Tsuburaya dans l'effort de guerre national lui attire les foudres du milieu et de l'opinion publique. Une traversée du désert qui prendra fin en 1954, date à laquelle il crée, en compagnie du producteur Tomoyuki Tanaka et du réalisateur Ishiro Honda, le célèbre monstre Godzilla. Il rend ensuite un dernier hommage à sa référence-phare, King Kong, en participant ensuite au tournage de King Kong vs Godzilla en 1962.


Godzilla vs King Kongpar fuzz59

Après Gozilla, Ultraman. La série Ultraman viendra couronner de succès une carrière déjà bien remplie. Pionnier des séries japonaises s'exportant à l'étranger, Ultraman campe un extra-terrestre qui s'allie avec un humain pour combattre les monstres qui s'attaquent au Japon. Elle remportera un certain succès en France dans les années 80, 20 ans après sa création au Japon.