Primo Levi, l'horreur nazie racontée dans "Si c'est un homme"

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G.P.
L'écrivain italien est mort il y a 30 ans. Il avait été rendu célèbre pour son livre "Si c'est un homme" qui racontait ses semaines passées dans le camp d'extermination d'Auschwitz.

Témoin de l'horreur nazie, Primo Levi est mort il y a 30 ans, jour pour jour. Derrière lui, l'écrivain italien a laissé une oeuvre traversée de bout en bout par sa terrible expérience et notamment un livre témoignage, Si c'est un homme.

Approche systémique d'un camp. Sans aucun doute, l'ouvrage réside sur l'étagère des livres de la Shoah les plus importants, aux côtés du Journal d'Anne Frank. Si c'est un homme, encore aujourd'hui, continue d'être une pierre fondamentale pour le devoir de mémoire. Primo Levi, son auteur, a connu les ténèbres pendant près de onze mois au camp d'extermination nazi d'Auschwitz. Dans l'ouvrage, il décrit minutieusement l'horreur du camp, adoptant une approche quasi systémique de ces semaines passées là-bas. Rituels, terreur quotidienne, épuisement, règles à respecter, pendant 200 pages, Primo Levi pose des mots sur ce qu'il a vécu.

Refusé à quatre reprises avant publication. "C'est cela l'enfer. Aujourd'hui, dans le monde actuel, l'enfer, ce doit être cela : une grande salle vide, et nous qui n'en pouvons plus d'être debout". Avec un style sobre, Primo Levi raconte donc l'inracontable. Pourtant, au départ, ce récit n'était pas promis à la lumière. En effet, quatre éditeurs italiens refuseront le manuscrit. Et en 1947, c'est dans un tirage confidentiel - 2.500 exemplaires - que le livre sera finalement publié.

Dès le milieu des années 1960 et la publication de son second ouvrage (La trêve), le livre refait surface pour finalement connaître une renommée mondiale dans les années 1980. Si c'est un homme sera vendu à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde et traduit dans près de 60 langues. Un succès international que Primo Levi n'aura pas vraiment le temps d’apprécier. Il fait une chute mortelle dans les escaliers, le 11 avril 1987.

Pour que les crimes du passé ne se reproduisent pas. La condition de survivant de la Shoah a été l'axe central du processus créatif de Primo Levi jusqu'en 1986, date de la publication de son dernier essai : Les Naufragés et les Rescapés. Mais davantage qu'un témoin écrit, Primo Levi aura été un corps de mémoire. En effet, au-delà des mots et des lignes, il a incarné le devoir de mémoire dans des débats et lors de prises de parole dans des écoles. Pour que l'abominable ne tombe jamais dans l'oubli.