Loin du cliché de l'auteur seul face à sa feuille blanche, le travail de scénariste de séries est de plus en plus un travail de groupe à la procédure très élaborée. À l'occasion du festival Cannes Séries, les scénaristes Marine Francou (Engrenages) et Valérie Zenatti (Possessions) racontent, vendredi dans Culture Médias, les coulisses de leur métier.
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Des équipes d'auteurs organisées
Au fil des années, et sous l'influence des productions américaines, le rôle des scénaristes s'est transformé. "L'écriture de série est un processus industriel", théorise même Marine Francou, directrice d'écriture d'Engrenages. "Je sais que le mot peut paraître assez laid, mais c'est vrai qu'on réunit toute une équipe de scénaristes et que l'on sait qu'on va devoir aller vite".
Le travail en "pools" (en équipes) de scénaristes est ainsi devenu la norme, surtout sur les grosses productions comme Engrenages. "Pour la saison 8, nous avons écrit les grandes lignes à trois auteurs", détaille Marine Francou. "Puis deux binômes d'auteurs nous ont rejoint, ce qui fait sept auteurs en tout". On est donc loin de l'activité solitaire.
Des arches et des post-it
Marine Francou et Valérie Zenatti racontent également comment s'organise leur travail. Si la seconde se passe de post-it, la première en rempli des murs entiers. "C'est une méthode que j'adore", confirme l'autrice d'Engrenages. "Post-it par post-it, la saison se construit sur notre mur, avec les personnages sur la gauche, le nombre d'épisodes en haut, et ça fait comme un tableau."
Un outil-clé pour développer les arches narratives. "Les arches narratives désignent la trajectoire d'un personnage ou d'une histoire pendant une saison", précise Marine Francou. Le travail des auteurs s'arrête ensuite quand commence le tournage. Un passage de relais crucial, selon Valérie Zenatti. "Il faut transmettre une vision", résume-t-elle. "C'est quand même ça le plus difficile quand on écrit un scénario : il faut transmettre la vision d'une histoire à quelqu'un qui ne l'a pas écrite."