Olivier Joyard 1:44
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Céline Brégand
Dans le cadre d'une soirée spéciale "Séries made in Israël", Canal + diffuse jeudi soir le documentaire "Israël, terre de séries", réalisé par Olivier Joyard. Le journaliste explique dans "Culture Médias" jeudi pourquoi et comment Israël fait pour produire autant de bonnes séries, adaptées dans le monde entier.
INTERVIEW

Les noms de toutes les bonnes et très bonnes séries israéliennes seraient trop longs à énumérer. Mais nous pouvons citer Hatufim, qui a inspiré la série américaine à succès Homeland, ou encore In Treatment, adaptée dans 19 pays. Canal + propose jeudi soir une soirée spéciale "Séries made in Israël" avec la diffusion des premiers épisodes de la série Our Boys, suivie du documentaire Israël, terre de séries à 23 heures. Son réalisateur, Olivier Joyard estime que, même s'il y a "une part de mystère", le succès des séries israéliennes est dû au fait que les Israéliens ont "compris ce qu'on attend d'une série aujourd'hui : nous emmener dans une sorte de trajectoire personnelle en se concentrant sur l'émotion, l'intimité, et les personnages". 

Une série israélienne sur quatre est adaptée ou vendue à l'étranger

Non seulement Israël produit des séries de qualité, mais elles plaisent tellement qu'une série israélienne sur quatre est adaptée ou vendue à l'étranger (Pologne, Russie, Allemagne, Etats-Unis, Inde, France…). La 20e adaptation de la série In Treatment sera française et pilotée par Eric Toledano et Olivier Nakache. En traitement est actuellement tournée pour Arte. Une série dans laquelle Frédéric Pierrot (Les Revenants) joue le psy aux côtés de Mélanie Thierry, Reda Kateb, ou encore Carole Bouquet. 

"Ça va être une des séries les plus attendues de la rentrée dans quelques mois et puis ça va être l'occasion de montrer que la France, 15 ans après, essaie de rattraper son retard", remarque Olivier Joyard. "Quand je vois la vitalité et la créativité de ce petit pays de neuf millions d'habitants, dont les séries sont adaptées à l'étranger, c'est une leçon pour nous. Ils font des séries avec très peu d'argent !"

"Les Israéliens vont droit au but et ont des concepts très simples"

Car le budget de certaines séries israéliennes pour une semaine est parfois trois fois inférieur à celui d'un épisode de son adaptation américaine. "C'est un budget de court-métrage. Et puis, ils n'ont absolument rien à perdre et ils vont à la simplicité. Ils vont droit au but et ils ont des concepts très simples : In Treatment, ce sont juste deux personnes qui se parlent dans une pièce", justifie Olivier Joyard.  

Qui dit série israélienne, dit aussi évocation du conflit israélo-palestinien dans chaque série. "Le conflit est partout et sous toutes ses formes", selon le journaliste. "Tout se mêle et c'est aussi pour ça que les séries israéliennes sont aussi passionnantes. Car elles reflètent l'intensité de la vie de ce territoire minuscule, qui n'a pas de frontières reconnues par le droit international, qui est un pays d'occupation, de création, et un pays très paradoxal."