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A.D
Le plagiat est au cœur du nouveau roman de Nicolas Rey, intitulé "Dos au mur". Fidèle à son personnage d'homme qui joue de la controverse, il laisse chacun décider si lui-même a été ou non plagiaire.
INTERVIEW

Il a longtemps menti, toujours même, comme une seconde nature. Mais dans son nouveau roman, Dos au mur, Nicolas Rey passe à la vérité. Tel est le pitch de l’histoire. Au départ, en galère financière, il vend son appartement, mais il n'arrive pas à le dire à sa compagne. Il n'arrive pas non plus à avouer qu'il a plagié un livre. Alors il commence à lui écrire son histoire, de façon à lui dire la vérité. Et cette histoire est devenue un roman. Un roman dont il est comme à l'accoutumée le personnage principal, quitte à brouiller les pistes entre la vérité et la fiction. Invité dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, le romancier s'explique.

"La pire des choses". Le centre de l'intrigue est cet aveu de plagiat. L'aveu d'un écrivain qui a glissé, à peine changées, vingt pages écrites par un pseudo-ami dans son précédent roman. "C’est la pire des choses", tranche Nicolas Rey. Pourtant, il comprend que la peur du manque d'inspiration "entre deux livres, articles, chapitres", soit la source du plagiaire. Et il va jusqu'à confesser : "Ça m’a tenté à un moment donné le plagiat, fortement". Est-ce un mensonge ? La vérité ? De la fiction ou la réalité ? L'auteur laisse planer le doute. Il indique juste qu'il s'est "rendu compte qu’on ne pouvait pas faire pire en littérature et qu’on pouvait être suivi et pourchassé de partout."

Enfermé avec Sagan dans une salle de bains. Les accusations de plagiat avaient d'ailleurs éclaboussé son idole, Françoise Sagan. Nicolas Rey a rencontré l'écrivain de Bonjour Tristesse une fois, chez quelqu'un qui donnait des dîners place des Victoires. "Je venais de publier mon premier roman, Treize minutes. Nous avons commencé à discuter. Elle avait lu mon livre. Nous sommes allés dans la salle de bain de ce monsieur. J’ai fermé la porte à clé. Nous avons pris un peu de cocaïne et elle m’a appris sur le rebord de la baignoire comment on conduisait une Morgan. Ça restera l’un des plus beaux souvenirs de toute ma vie", conclut l'écrivain.

Comment Frédéric Beigbeder a lancé la carrière de Nicolas Rey

Au micro d'Isabelle Morizet, le romancier a aussi expliqué comment il avait réussi à faire de son premier roman paru en 1998, Treize minutes, un livre reconnu. La légende - que l'on soupçonne enjolivée - doit beaucoup à Frédéric Beigbeder. Ce dernier se trouvait à la terrasse du Flore et tentait d'approcher une jeune fille qui lisait Treize minutes. Pour attirer son attention, "Beigbeder attrape le livre, lit la quatrième de couverture". Intrigué, il décide de le lire le livre et en fait finalement une critique dithyrambique. Réelle anecdote ou fantasme de l'écrivain ?