Lundi midi, le jury Goncourt se réunit au restaurant chez Drouant à Paris pour désigner le lauréat 2019. L'année dernière, Nicolas Mathieu recevait ce prix prestigieux pour son roman Leurs enfants après eux(Actes Sud). "Ma vie a changé du tout au tout. Ça bascule en une seconde. Ça ressemble à un kidnapping en fait", raconte l'écrivain au micro d'Europe 1.
Deux jours avant le Goncourt, Nicolas Mathieu était un peu inquiet. Il venait de contracter un prêt pour payer sa maison en Lorraine. Un problème qui n'est est plus un : le Goncourt fait vendre et rapporte plusieurs centaines de milliers d’euros. En moyenne, le livre récompensé s’écoule à 400.000 exemplaires.
Le regard des gens changent
Mais ce n’est pas le seul bouleversement dans la vie de l'auteur, qui a constaté un changement dans le regard des gens. "La veille, on est un quidam et puis, le lendemain, des gens vous serrent la main en vous disant qu'ils sont honorés de vous rencontrer. Vous vous mettez, brusquement, à compter."
Et parfois, ça va même un peu loin, comme ce jour où Nicolas Mathieu est invité par un libraire de Montélimar à dédicacer son livre. "Il y a une vieille dame à la fin qui est venue me voir en me disant : 'est-ce que je peux vous toucher ? Je n'ai jamais touché un prix Goncourt'. Là, on se dit qu'on vient de passer dans une dimension un peu bizarre, ça va être difficile à assumer tout ça", relate l'écrivain. Depuis novembre 2018, Nicolas Mathieu a passé l’année sur les routes, en France, mais aussi un peu partout dans le monde.
Amélie Nothomb pour Soif (Albin Michel), Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (L'Olivier), Olivier Rolin pour Extérieur monde (Gallimard) et Jean-Luc Coatalem La part du fils (Stock) sont les quatre derniers auteurs en lice pour le prix Goncourt 2019.