Natalie Dessay : "Quand on chante, on n'a aucune maîtrise du temps"

© AFP
  • Copié
Guillaume Perrodeau , modifié à
Chez Laurence Boccolini, l'artiste parle de son rôle au théâtre et des différences entre le jeu de la comédie et l'opéra.

Ancienne cantatrice, Natalie Dessay a pris depuis 2013 une nouvelle route artistique. On la retrouve désormais sur les planches de théâtre. Elle est l'affiche de La légende d'une vie, une pièce de Stéphane Zweig, où elle partage l'affiche aux côtés de Macha Méril, Bernard Alane, Gaël Giraudeau et Valentine Galey. Chez Laurence Boccolini lundi, elle évoque ce rôle et les différences avec l'opéra, dont elle a été une des figures pendant près de 20 ans.

"J'ai peur de mettre mes camarades en danger ou en inconfort". Dans La Légende d'une vie, Natalie Dessay incarne Leonor, la veuve d'un grand poète, une femme un peu rigide, dont la vie va basculer par l'arrivée d'une autre femme mystérieuse. "J'aime jouer les pas-sympas, les folles, les vieilles", lance avec humour la comédienne. À partir du 12 septembre, elle campera ce rôle exigeant au Théâtre Montparnasse, à Paris. "Les premiers jours, j'ai peur de mettre mes camarades en danger ou en inconfort", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "Ensuite, j'espère bien conduire le personnage là où il doit aller", explique-t-elle. "C'est une femme dont le monde va s'effondrer : on passe de quelqu'un plein de certitudes et très sûr de lui, à quelqu'un qui ne sait plus du tout où il en est", détaille l'ancienne cantatrice.

 

>> Etes-vous prêts à jouer le jeu ? Tous les jours de 16h à 17h avec Laurence Boccolini. Retrouvez le replay de l’émission ici

"La principale différence est la maîtrise du temps". Pendant longtemps, Natalie Dessay a pourtant joué les plus grands rôles de l'opéra sur les scènes du monde entier : la Reine de la Nuit dans La Flûte enchantée de Mozart ou encore Eurydice dans Orphée aux enfers d'Offenbach. Mais selon elle, l'expérience de l'opéra n'a rien à voir avec celle de la comédie. "La principale différence est la maîtrise du temps", estime-t-elle. "Quand on chante, on n'a aucune maîtrise du temps, c'est la musique qui décide", indique l'artiste, en opposition à la comédie où "c'est nous qui décidons du rythme, de la couleur, du phrasé".