Monnaie de Paris : "On n'est pas des stars chez les graveurs"

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A.H.
Après avoir créé les pièces de 1 et 2 euros, Joaquin Jimenez, , vient de lancer une série sur Le Petit Prince, dans tous les bureaux de Poste.
INTERVIEW

C’est l’artiste le plus édité de France. On l’a même dans nos poches tous les jours. Sur Europe 1 lundi matin, Joaquin Jimenez, responsable de la Création gravure à la Monnaie de Paris et qui a gravé les pièces de 1 et 2 euros et qui lance cette semaine une série de monnaie Le Petit Prince, est revenu sur son parcours.

Exigence et créativité. Quasiment inconnu du grand public, le graveur conserve toute sa modestie. "Qui se rappelle de l’auteur de La Semeuse que l’on voyait sur les pièces de 1 franc ? On n’est pas des stars chez les graveurs", a-t-il concédé. Pourtant, son travail exige un savoir-faire et une vraie exigence artistique. "Une pièce, c’est une lecture immédiate. Elle passe dans toutes les mains donc elle doit être assez consensuelle. Ça n’empêche pas l’originalité, la création", a-t-il précisé. En effet, le dessin gravé sur les euros a été longuement réfléchi. "C'est un arbre qui étend ses branches vers les étoiles de l’Europe. L’arbre France est un être vivant, en croissance, c’est un symbole", a expliqué le graveur.

Collectionneur. Alors que l'on utilise de plus en plus la carte bancaire, même pour de petits achats, Joachin Jimenez garde confiance en l'avenir de la monnaie. "Ça a du charme et c'est utile", justifie-t-il. Les collectionneurs, eux, ne se lasseront certainement pas de la singularité de ces petites pièces de métal. Le graveur est d'ailleurs lui-même collectionneur, et ce ne sont pas les pièces qu'il a créé qu'il chérit le plus. "Dans mon travail, on est comme les peintres ou les sculpteurs, le tableau a cessé de nous intéresser une fois qu’il est fait. On peut le retourner."