Michel Sardou : ses chansons "coup de sang"

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Dans Au Cœur de l'histoire, Franck Ferrand est revenu sur les titres polémiques de Michel Sardou qui ont bousculé.

En un demi-siècle, les chansons de Michel Sardou ont marqué l'inconscient collectif national… et parfois fait des vagues. Lundi, dans Au Cœur de l'histoire, Franck Ferrand est revenu sur les titres polémiques de Michel Sardou.

Haro sur les hippies. Michel Sardou a choisi très tôt de ne pas cacher ce qu'il pensait en affichant d'emblée un engagement plutôt conservateur. Fin 1965, sa première chanson "Le Madras" raille ainsi le mouvement hippie : "Portez du madras et des cheveux longs/aimez les Beatles et même Ursula/ ayez l'air de filles étant des garçons/ dansez chez les grecs, la valse connaît pas et vous serez dans le vent", ironise le chanteur.

Vive les Américains. Au milieu des années 60 alors que l'engagement des USA dans la guerre du Vietnam est critiqué en France, Michel Sardou chante "Les Ricains". Un titre pour critiquer ceux qui ont oublié que c'est grâce aux Américains que l'Europe a été libéré du nazisme.

Dans la même veine, "Monsieur le président de France" donne la parole à un fils de soldat américain mort en Normandie, il y a 20 ans : "Dites à ceux qui brûlent mon drapeau/Qu'en souvenir de ces années/Ce sont les derniers des salauds".

Élan patriotique. En 1975, Michel Sardou rend hommage au paquebot France, le bateau mythique des Trente Glorieuses. La chanson aux accents patriotiques a un énorme succès et vaudra au chanteur… la reconnaissance de la CGT. Le gouvernement apprécie moins la chanson qui accuse la France d'abandon, Sardou écope d'un contrôle fiscal.

La peine de mort. En 1975, Michel Sardou chante : "Je suis pour". Pour la peine de mort. "Tu as volé mon enfant, versé le sang de mon sang. Aucun dieu ne m'apaisera. J'aurai ta peau. Tu périras", fredonne le chanteur déclenchant immédiatement une vive polémique. Le Monde dénonce ainsi un appel à la vengeance immédiate. Devant le tollé, Michel Sardou expliquera par la suite être contre la peine de mort… sauf pour les assassinats d'enfants. Mais il arrêtera vite de chanter le titre.

Des chansons "coup de sang". Dans les années 80 et 90, Michel Sardou fera moins de chansons polémiques. "Vladimir Ilitch" dénoncera tout de même les purges sur fond de goulags en Union soviétique et critiquera l'Education nationale dans "Les Deux écoles" et "Le Bac G" où il évoque "un lycée poubelle, ouverture habituelle des horizons bouchés". Rétrospectivement, le chanteur qualifiera ses titres de la décennie 70 comme "des coups de sang".


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