Michel Polnareff : "Quand j’étais petit, ma mère m’habillait en fille"

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A.D , modifié à
Le style indescriptible de Michel Polnareff a peut-être trouvé sa source dans l'intransigeance de ses parents et dans son envie de s'en détacher.

Il a brisé les tabous de la France gaullienne bien avant mai 68. Il était androgyne avant Bowie. Il était aussi concertiste virtuose bien avant d’emmener la pop en France. Michel Polnareff triomphe actuellement avec sa tournée en France qui  passera par la salle Pleyel à paris 2 décembre.A l’âge de 15 ans, il était déjà invité dans le même lieu, alors sélectionné pour le prix Leopold-Bellan qui récompense les jeunes concertistes virtuoses. Un souvenir pas si heureux, a raconté l'artiste dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie

"Comme un garçon de 7 ans". Pour ce jour de gloire adolescente, les parents de Michel Polnareff exigent exigent que leur fils se présente salle Pleyel devant tous les grands noms du milieu, mais vêtu comme un garçon de 7 ans. "C’était une des hontes de ma vie. J’en ai eu d’autres. Quand j’étais petit, ma mère m’habillait en petite fille, donc là c’était déjà un progrès : j’avais des petites culottes de garçon. Evidemment, je ne me sentais pas du tout bien, mais la bonne nouvelle, c’est que je gagnais le concours !", se souvient -t-il, avant d'ajouter au sujet de sa mère: "Je ne sais pas si elle faisait ça pour attendrir le jury."

Pas le droit d'écouter la radio. Quant à son père, lui non plus ne se montre pas des plus tendre. Dès l'âge de 4 ans, le petit Polnareff est également astreint à une discipline de fer : dix heures de piano par jour. Son père entend lui faire étudier la musique classique et rien d’autre alors que lui écrit des chansons pour Edith Piaf, peaufine les arrangements de chansons d’Yves Montand et accompagne Trenet et Piaf en tournées. Michel, lui n’a pas le droit d’écouter la radio. Un jour, il est pourtant surpris en train d'écouter West Side Story. Son père crie au scandale, la radio vole. "C’était trop moderne à son goût. Je n’ai jamais compris exactement son problème, je pense qu’il ne l'a pas compris lui-même. Mais j’ai décidé de ne plus lui en vouloir. C’était important pour moi de lui pardonner."