Michel Boujenah pousse un gros coup de gueule

© PIERRE VERDY / AFP
  • Copié
, modifié à
L'acteur s'estime discriminé depuis le début de sa carrière et promet de tout dire lorsqu'il prendra sa retraite. 

Michel Boujenah, qui a présenté cette année son nouveau spectacle "Ma vie rêvée", en a gros sur le cœur. L'acteur de 62 ans a poussé un vrai coup de gueule. Mercredi, l'humoriste a exprimé sa "colère" d'avoir été "catalogué" comme "le juif-tunisien de service" tout au long de sa carrière et discriminé à cause de son accent, sur RTL. "Mais pourquoi avez-vous eu tellement de mal à vous accepter tel que vous êtes ? / Vous vous foutez de ma gueule, mais vous vous rendez compte combien c'est difficile ?" a réagi le comédien.

Moqué à cause de son accent. Michel Boujenah a expliqué avoir "énormément souffert" car il ne correspondait pas "à l'image qu'on se fait d'un acteur 'normal' entre guillemets". L'acteur a surtout souffert d'être catalogué à cause de ses origines et de son accent tout au long de sa carrière, qui dure depuis 36 ans. "On n'est pas aux Etats-Unis, où on n'en a rien à foutre des accents. (…) En France, quand on arrive à 11 ans, qu'on a un défaut de langue et qu'en plus on a un accent juif tunisien à couper au couteau, dont on ne se rend pas compte -parce que pour moi je n'ai pas d'accent- on se moque de vous, parce que l'image qu'on a de vous elle est ridicule, elle est caricaturale", a déclaré l'acteur de 62 ans.

Catalogué. Avec le succès de son premier spectacle "Albert" en 1980, prenant pour thème la vie des juifs tunisiens immigrés en France, "tout de suite on m'a catalogué, on m'a remis une étiquette, l'étiquette que j'avais quand j'avais 12 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans. Je suis devenu le "Juif Tun' de service", ils m'ont refait souffrir encore", a poursuivi l'humoriste, visiblement très remonté et en mal de reconnaissance malgré une carrière très riche. Prenant l'exemple des Molières, qui récompensent chaque année le meilleur du théâtre français, le comédien a ouvertement regretté de ne jamais être nommé. "Vous croyez que je n'ai pas de peine par exemple de pas être nommé aux Molières ?", a-t-il interpelé le journaliste. "Ça fait 36 ans que je fais ça, je ne mérite pas que mes pairs me disent 'T'as bien travaillé!' ? C'est dégueulasse", s'est-t-il encore indigné.

"Je vais vous massacrer tous". Le comédien, confiant ressentir "parfois de l'indignation et de la colère", a promis de l'exprimer pour de bon lorsqu'il ne dépendra plus de l'amour du public. "Le jour où je vais m'arrêter, et un jour je m'arrêterai, dans 10 ans, 12 ans à peu près, je dirai exactement ce que je pense. (...) Le jour où je n'aurai plus la peur de ne pas remplir mon théâtre parce que je ne serai plus jamais invité nulle part, parce que je vais vous massacrer tous, je vais vous dire ce que je pense pour la plupart, globalement, quand je ferai ma tournée d'adieu", a-t-il lancé.