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Aurélie Dupuy , modifié à
L'acteur et animateur joue la pièce "Nuit d'ivresse" de façon complètement revisitée pour aborder l'homosexualité. Une manière pour lui de lutter contre l'homophobie.
INTERVIEW

"Animacteur". Ainsi se définit Jean-Luc Reichmann. L'homme contracte ses deux activités, celle d'animateur des Douze coups de midi sur TF1 365 jours par an et celle d'acteur, notamment pour Léo Mattéï, brigade des mineurs, toujours sur la première chaîne. Mais c'est aussi pour évoquer son rôle au théâtre dans la pièce Nuit d'ivresse, en tournée en France, que le comédien était l'invité d'Isabelle Morizet, samedi, dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

Faire passer des messages. A 58 ans, l'homme ne compte pas choisir entre ces deux activités. "Surtout pas, c’est tellement complémentaire, tellement joyeux de ne pas être suspendu à des audiences chaque matin." Être acteur lui tient aussi à cœur pour une raison précise : celle de pouvoir faire passer des messages. Comme dans Léo Mattéï qui s'adresse aussi aux enfants. "Je suis le plus heureux quand, le lendemain, on me dit qu’on en a parlé à l’école", indique le comédien, qui aborde dans la série des sujets de société comme le harcèlement.

Entendu sur europe1 :
Je lui ai dit 'Pour vous Josiane, j’avais pensé à un homme.'

"Je me suis battu pour". C'est avec la même approche qu'il a repris pour le théâtre le rôle de Jacques Belin du film Nuit d'ivresse, à l'origine un personnage interprété par Thierry Lhermitte face à Josiane Balasko. Le rôle a été complètement transformé pour lui permettre d'aborder l'homosexualité. "Si le théâtre peut me permettre de faire passer des messages contre l’homophobie (...), c’est gagné. Quand j’étais animateur pour Les Z’amours, je me suis battu non seulement pour que les émissions soient sous-titrées mais qui plus est pour recevoir des couples homosexuels. Ça a toujours été mes combats. Il faut que la télé et la médiatisation servent à ça." C'est avec cette quête contre "l’injustice, l’intolérance, l’homophobie" que Jean-Luc Reichmann est allé voir Josiane Balasko.

"Deux jours plus tard, elle avait réécrit". Leur conversation a été des plus cocasses, raconte l'acteur. "J'ai dit à Balasko 'Jacques Belin, j’aimerais bien le faire.' Elle m'a dit 'et pour moi, alors ?' Et je lui ai dit 'Pour vous Josiane, j’avais pensé à un homme.' Il y a eu un blanc. Elle m'a dit dit 'Faut voir'. Et deux jours plus tard, elle avait tout réécrit et on n’a pas arrêté de s’amuser, de parler, d’échanger et c’est devenu une autre histoire. Ça a été d’une facilité extraordinaire. Chaque soir, des parents et des couples viennent me dire 'merci, vous ouvrez la voie'. C’est une fois de plus les combats que je mène et ça fait partie de moi."

Léo Mattéï, "un petit clin d’œil à Bourvil"

Chaque jeudi soir sur TF1, Jean-Luc Reichmann se met dans la peau du commandant de police Léo Mattéï de la brigade des mineurs. Cela fait désormais six saisons. Ce jeudi, la série atteindra une sorte de climax puisque les téléspectateurs assisteront au procès du kidnappeur de la fille de Matteï. C'est cet événement qui était à la base du scénario, puisque Léo Mattéï entrait dans la police à la suite de cet enlèvement.

L'acteur, créateur de la série avec son épouse Nathalie, a par ailleurs expliqué pourquoi il avait choisi d'appeler son personnage Mattéï. D'une part, parce qu'il a un faible pour ce patronyme corse et pour l'île où il possède une maison. Mais Mattéï est aussi "un petit clin d’œil à Bourvil", qui porte ce nom dans le film Le cercle rouge. Jean-Luc Reichmann admire le grand acteur français : "Il a représenté les rires, les pleurs, c’est une vie extraordinaire qu'a eue Bourvil."