l'imperatrice 11:13
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Alexis Patri
Rencontré au festival des Vieilles Charrues, L'Impératrice est l'un des groupes français qui s'exportent le mieux à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Ses membres ont hâte d'y retourner, après une première rencontre il y a deux ans, au cours de laquelle ils avaient découvert avec surprise que les Américains chantaient leurs chansons sans forcément en comprendre le sens.
INTERVIEW

"On a fait certains concerts devant un public masqué et assis, donc on apprécie encore plus ceux qui sont un peu à l'ancienne, comme les Vieilles Charrues". Le groupe L'impératrice donnaient dimanche soir au festival de Carhaix leur huitième concert depuis la reprise de leur tournée. Ses six membres enchaînent les dates en France, mais aussi en Russie et en Europe de l'Est. "Cette sensation de la scène est incroyable. Elle nous avait tellement manqué ! On s'en aperçoit aujourd'hui", se réjouit Flore, la chanteuse. 

Charles, l'un des deux claviers, s'étonne, dans ce début de deuxième tournée du groupe, que chaque date soit toujours aussi différente. "Un concert dépend vraiment aussi beaucoup du public de l'endroit, de comment ça va sonner sur scène, de ton état de fatigue ou d'excitation, mais aussi du pays", explique-t-il. "Les morceaux sont différents à chaque fois. Chaque concert est nouveau, chaque morceau est unique dans la façon dont on va le jouer, et dans la façon dont le public va le recevoir."

Très heureux de retrouver leur public français, les membres de L'Impératrice expliquent aussi au micro d'Emilie Mazoyer leur impatience à l'idée de renouer avec leur public américain, après une première rencontre qui les avait énormément surpris. Ils devaient y retourner en 2020, mais avaient été empêchés par la pandémie.

"Les gens ne comprenaient pas les paroles, mais ils chantaient quand même les morceaux"

"On a vécu une petite séparation avec les Etats-Unis, dans le sens où on y est allé une fois, on devait y retourner juste avant le premier confinement", se souvient Charles. "C'est comme une rupture, donc il faut vite qu'on aille se réconcilier avec notre public. On a hâte. En plus, il y a la belle promesse du festival californien de Coachella au bout de tout ça, c'est hyper excitant. Mais tout est excitant. On ne se dit pas que des Etats-Unis vont être mieux que le reste."

"Ça a toujours été un rêve que notre musique puisse parler à d'autres personnes que celle de notre propre pays et de pouvoir les toucher, malgré le fait qu'ils ne comprennent pas forcément les paroles", précise Hagni, le deuxième clavier.

Les Etats-Unis, que les membres du groupe décrivent comme leur "première destination fantasmée", les avaient surpris par leur accueil en 2019. "On pensait qu'il y aurait beaucoup de francophones dans la salle", se souvient Flore. "Ça ne nous posait aucun problème, mais on s'est aperçu pendant cette tournée que pas du tout : il n'y avait quasiment que des anglophones dans le public."

"Les gens ne comprenaient pas les paroles, mais ils chantaient quand même les morceaux", s'étonne-t-elle. "C'était une vraie surprise pour nous et c'est pour cela que l'on a envie d'y retourner. Maintenant, on sait que l'on a un vrai public là-bas. Ce qu'on ne savait pas du tout quand on y est allé il y a deux ans. On ne pensait pas du tout faire une tournée complète comme ça a été le cas. Et ce n'était pas des salles minuscules en plus, donc c'était vraiment incroyable pour nous. C'était une expérience folle."