La chanteuse Pomme a proposé plusieurs concerts en ligne pendant le confinement. 1:42
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Angèle Chatelier, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Les artistes, à l'arrêt depuis la mi-mars, se sont produits sur internet pendant le confinement. Ils pensaient ces concerts bénévoles mais finalement, ils pourront demander des droits d'auteur en les déclarant à la Sacem. "Une maigre compensation" qui limitera quand même la casse.

Matthieu Chedid, Keren Ann, Pomme… les artistes ont été nombreux à proposer des concerts en ligne pendant le confinement. Certains tous les jours, ou presque, comme Christine and the Queens. Autant de temps passer à jouer, à chanter… et à ne pas être payé. Mais à partir d’aujourd’hui, les artistes pourront demander des droits d’auteurs pour leurs live confinés. Un moindre mal quand on sait que depuis la crise du disque, c’est grâce à la scène qu’ils gagnent leur vie.

Ce concert, la chanteuse Nach l’a par exemple fait gratuitement depuis chez elle sur Facebook, mais elle pourra le déclarer à la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, la Sacem, car ce sont ses chansons. Ces 15 minutes lui rapporteront environ 50 euros, dont 10 euros assuré par morceau. Ce qu’elle aurait gagné pour un concert gratuit, dans une petite salle.

"C'est une maigre compensation"

C’est peu, souligne Florent Dasque, chanteur du groupe Boulevards des Airs, "mais ça limitera la casse". "Avec ce chiffre-là, il faudrait jouer des heures, tous les jours, pour pouvoir remonter la pente. Mais voilà, c’est très bien si la Sacem peut venir en aide aux artistes, il y en a grand besoin."

Sans cachets gagnés en concerts, avec moins de diffusion en radio et aussi dans les magasins, fermés, Jean-Noel Tronc, président de la Sacem, estime qu’il y aura une perte de 25% de collecte de droits d’auteurs cette année. "Cela va permettre de rajouter un petit peu de rémunération à titre exceptionnel, mais c’est une maigre compensation", admet-il.

Les artistes toucheront cet argent à partir de janvier 2021. C’est là que la crise se fera le plus ressentir pour eux, les droits d’auteurs étant toujours versés avec un décalage.