Le Comte de Bouderbala : "Une belle soirée, c’est quand le public participe"

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Le Comte de Bouderbala joue actuellement son deuxième spectacle, "Le Comte de Bouderbala 2". © Europe 1
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Sami Ameziane, alias l'humoriste Le Comte de Bouderbala, a fait une pause dans sa tournée partout en France pour venir parler humour dans "Bonjour la France" sur Europe 1.
INTERVIEW

Plus de 1.500 représentations et 1,5 millions de spectateurs pour son premier stand-up, un deuxième spectacle qui cartonne depuis un an, une tournée partout en France : en quelques années, le Comte de Bourderbala s'est fait un nom dans le paysage humoristique français. D'où vient un tel succès ? "Le pari que j’ai fait pendant des années, c’est de convaincre le public les yeux dans les yeux", explique l'humoriste, Sami Ameziane de son vrai nom, dans Bonjour la France, sur Europe 1.

"Le Pakistanais de la blague". Sur scène au théâtre Le République, à Paris, jusqu'au 28 juillet, le Comte de Bouderbala ne ménage pas ses efforts pour faire rire ses sujets. "Je ne compte plus les représentations, parfois on en fait trois par samedi : 16h, 18h, 21h30", détaille celui qui se surnomme en rigolant "le Pakistanais de la blague". "Ce n’est pas la même chose tous les soirs, on n’est pas des robots sur scène non plus. C’est un public différent, une humeur différente. Et c’est un honneur d’aller sur scène, de passer une soirée à faire rire les gens".

"Être humoriste, c'est un honneur". Le public, c'est justement ce qui motive Sami Ameziane au moment de monter sur scène chaque soir. "Une belle soirée, c’est quand le public est participatif, que ça déconne. Parfois, il y a des surprises grandioses et c’est ce qui fait la magie de certaines soirées. A la fin, je fais une sorte de questions-réponses avec le public, on a un échange de 10-20 minutes et parfois ça va très loin", se réjouit-il. Un moment de plaisir partagé qui récompense en réalité la persévérance dans un milieu difficile. "Être humoriste, c’est un honneur, un plaisir mais c’est aussi un métier où on galère. Il y a mille spectacles chaque soir à Paris. Au début, c'est dur quand tu fais des salles avec dix personnes".

Savoir se moquer de soi-même. La recette comique du Comte de Bouderbala est un mélange de vannes sans pitié (rappeurs, chanteurs populaires, sportifs, communautés, tout le monde en prend pour son grade) et d'anecdotes personnelles. Sami Ameziane s'inspire notamment de son passé de basketteur, lui a passé quelques minutes sur les parquets de la Pro B et de la NCAA (le championnat universitaire américain). "Ça allait, je coupais bien les citrons sur le banc", se marre-t-il. "Je faisais beaucoup le banc dans les équipes où je jouais mais ça m’a permis de vivre des choses assez exceptionnelles, d’aller aux États-Unis. Et maintenant, ça me fait du matériel pour raconter mes conneries".

Son deuxième spectacle, sobrement intitulé Le Comte de Bouderbala 2 ("On se prend pour Rocky ou Rambo"), finit de faire de Sami Ameziane un des plus féroces représentants de l'humour tricolore. Mais au fait, c'est quoi l'humour à la française ? "C’est un humour qui tire sur tout le monde", répond-il du tac-au-tac. "On en a besoin aujourd’hui avec toutes ces crispations dans la société. Il faut être piquant avec des blagues pour tous, tout en gardant cette capacité d’improvisation".