Comte de Bouderbala 2:53
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Céline Brégand
Invité de l'émission "Culture Médias" lundi, Le comte de Bouderbala est venu présenter son livre intitulé "Amazing ! Récit d’une aventure extraordinaire". L'occasion d'évoquer son enfance en Seine Saint Denis, son parcours de basketteur professionnel et son aventure américaine qui l'a poussé à devenir humoriste.  
INTERVIEW

L'humoriste Sami Ameziane, plus connu sous le nom du Comte de Bouderbala, qui joue son spectacle au République de Paris jusqu'en février, est venu parler de son parcours au micro de François Clauss, lundi sur Europe 1. L'humoriste de 40 ans, anciennement basketteur professionnel qui a grandi dans le 93 sort un livre autobiographique, Amazing ! Récit d’une aventure extraordinaire (A.S. Prod), disponible le 1er janvier. 

"Il faut essayer de provoquer sa chance"

Né de parents algériens, Sami Ameziane grandit dans le 93, la passion du basket chevillée au corps. En 2004, il décide de s'envoler pour les Etats-Unis voyant tous ses amis partir pour l'Amérique et y réussir. "J'ai fait le triste constat que je ne m'élèverai jamais au-dessus du niveau social de mes parents qui ont fui la guerre d'Algérie dans les années 60", explique-t-il au micro d'Europe 1. A l'époque, il a 25 ans. "Je dors sur des lits superposés à Saint Denis, je vois les trains passer et je me dis 'en fait, j'ai raté le coche'. Je joue au basket depuis que j'ai 11 ans donc je me dis que je vais m'élever par le basket et essayer de gagner ma vie."

En France, il n'y arrive pas. Malgré une maîtrise de langues étrangères appliquées au commerce, il ne trouve pas de travail. "J'avais des barrières mentales. Y a un moment il faut y aller, il faut essayer de provoquer sa chance. Sportivement, j'étais en dégringolade permanente. J'étais en toboggan de lose", raconte-t-il. 

Mais pour réaliser son rêve américain, il a besoin de beaucoup d'argent. "Sans la solidarité de ma famille et de mes amis, je n'aurais pas pu y aller. Il faut que j'ai absolument 10.000 euros pour partir, ce qui est énorme pour moi. Donc je travaille jusqu'à deux heures du matin en épicerie à Argenteuil, je fais des petits boulots. Ma mère me propose de casser son plan de retraite." Finalement, il réunit l'argent et part, direction l’université du Connecticut, en tant qu'étudiant en échange. Et la chance lui sourit. "Par hasard, suite à une rencontre avec une coiffeuse, j'ai la chance d'obtenir un essai avec l'équipe de basket de la fac qui est championne en titre des Etats-Unis à l'époque. C'est le gros niveau international pour les jeunes", souligne Sami Ameziane. 

Une adaptation de son livre ? "C'est dans les tuyaux"

Cette expérience dans le basket et cette aventure américaine le poussent à monter sur les planches. "Aux Etats-Unis, je me rends compte que les étudiants américains se lèvent, prennent la parole et ont cette assurance qu'on n'a pas en France", raconte-t-il. Il se souvient : "Moi, j'ai grandi en regardant mes chaussures, sans jamais la volonté de participer en classe. Et là je vois des étudiants qui, pour dire absolument n'importe, quoi sont très contents d'eux et très sûrs d'eux." 

Le comte de Bouderbala est donc né aux Etats-Unis. En arabe, Bouderbala veut dire "les haillons, les guenilles". Il choisit de se faire appeler "Le Comte" parce qu'en venant de la ville de Saint Denis avec sa basilique où tous les rois de France sont enterrés, c'est une espèce de faux noble". Son premier livre sera peut-être adapté en film. "C'est dans les tuyaux, je suis en écriture. J'ai ça sur le grill", confie-t-il. Et il aura peut-être même droit à une suite "parce que le milieu de l'humour est tout nouveau pour moi. En 15 ans, j'ai découvert un milieu très intéressant avec ses dynasties."