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Romain David
Patrick Poivre d’Arvor publie "L'Ambitieux" chez Grasset, second tome d'une saga politique débutée avec "La vengeance du Loup". Ce nouveau roman, qui suit à la manière balzacienne l’ascension politique d'un jeune homme qui rêve de devenir président de la République, présente également d'étonnantes similitudes... avec l'affaire Benjamin Griveaux.
INTERVIEW

Pour éviter un four en cette période de confinement contre le coronavirus, de nombreuses maisons d’édition ont choisi de repousser la sortie de plusieurs publications. Patrick Poivre d’Arvor y a échappé de justesse avec L’Ambitieux, un roman politique publié chez Grasset le 26 février dernier. 240 pages pour occuper les journées désormais passées à la maison, puisque le roman est disponible sur les plateformes de téléchargement, les librairies étant fermées jusqu’à nouvel ordre.  

L’Ambitieux est le deuxième volet d’une saga entamée avec La vengeance du Loup. Le cycle suit le parcours "d’un petit garçon qui veut devenir président de la République… Ça existe encore, malgré les difficultés", résume au micro de Philippe Vandel, dans Culture Médias sur Europe 1, celui qui a piloté pendant 23 ans le 20 Heures de TF1. Dans cet opus, le personnage principal, devenu député, va essayer de grimper les échelons d’investiture en investiture, "son objectif majeur étant l’Elysée".

À mi-chemin entre Balzac et Baron noir

Patrick Poivre d’Arvor revendique un roman de type balzacien, dont le protagoniste est habité d’une ambition au moins aussi dévorante que celle d’un Rastignac ou de Bel-Ami. "Balzac racontait les mêmes choses qu’aujourd’hui : l’ambition, le pouvoir, l’argent, l’amour. Mais il les racontait de manière feuilletonesque, comme Alexandre Dumas, Victor Hugo et bien d’autres [les ouvrages romanesques étant souvent, au XIXe siècle, d’abord publiés en 'feuilletons' dans les quotidiens, avant de paraître en volume, ndlr]. Je me suis inspiré de cette veine que je lisais beaucoup quand j’étais jeune."

Autre source d’inspiration pour l’ex-journaliste : Baron noir, la série politique de Canal+, notamment à travers les nombreux coups fourrés qui viennent ponctuer l’intrigue. "Comme dans Baron noir, les chausses-trappes viennent toujours du même camp, celui du gars qui est visé… "

PPDA nourrit également L’Ambitieux de nombreuses références personnelles. Ainsi en est-il du personnage du grand acteur, désormais en retrait des projecteurs, un certain Jean-Baptiste d’Orgel, souvent appelé par ses seules initiales "JBDO". À la manière d’un roman à clef,  la galerie des personnages n'est pas sans évoquer certaines figures médiatiques des années 1990-2000, comme Béatrice Schönberg ou Christine Ockrent.

Des résonances avec l'affaire Griveaux

Il y est également question de photos compromettantes et de couples qui ne devraient pas être, de quoi apporter une résonance troublante avec l’affaire Benjamin Griveaux, même si la correspondance s’avère purement fortuite. "Je l’ai écrit bien avant. Mais il y a deux ou trois éléments qui peuvent sonner de manière extrêmement contemporaines car, hélas, la réalité dépasse souvent la fiction", conclut Patrick Poivre d'Arvor.