La Une des "Inrocks" avec Bertrand Cantat fait polémique

La Une des "Inrocks" est dédiée à Bertrand Cantat.
La Une des "Inrocks" est dédiée à Bertrand Cantat. © Capture d'écran Twitter Les Inrocks.
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avec AFP , modifié à
La Une des "Inrocks" dédiée au retour du chanteur Bertrant Cantat, qui a tué sa compagne il y a 14 ans, fait polémique sur les réseaux sociaux et parmi la classe politique.

C'est une Une qui est loin de faire l'unanimité. Les Inrocks de cette semaine consacrent un dossier à Bertrant Cantat, ex-leader très médiatique de Noir Désir et condamné à huit ans de prison pour avoir tué sa compagne Marie Trintignant en 2003. Le chanteur fait la promotion dans Les Inrocks de son premier disque solo à paraître en décembre Amor Fati, et revient également sur le meurtre de l'actrice. 

La secrétaire d'État réagit. Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a fustigé mercredi cette Une : "et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ? Ne rien laisser passer", a-t-elle ainsi réagi sur son compte Twitter.

Orelsan associé à la Une. Laurence Rossignol, ministre des Familles de l'Enfance et des Droits des femmes entre février 2016 et mai 2017, s'est également offusquée : "Réunir sur une même couverture Cantat et Orelsan qui chante 'Je vais te marie-trintigner', il fallait oser. Honte à ce magazine", a-t-elle tweeté. L'artiste de 53 ans pose en Une de l'hebdomadaire culturel qui titre "Cantat en son nom". Un CD d'une compilation intitulée "la bande-son de l'automne" est plaqué sur la couverture avec le nom d'Orelsan dessus. Le rappeur français avait inventé et prononcé cette formule dans son titre Saint-Valentin en 2009. Jugé trois fois pour provocation à la violence envers les femmes, il avait été relaxé au bénéfice de la "liberté d'expression" l'an passé.

Florilège de critiques sur Twitter. De nombreuses autres personnalités et anonymes ont vivement critiqué la Une des Inrocks, comme l'acteur-réalisateur Mathieu Kassovitz sur Twitter.

Libre depuis 2007. Chaque réapparition artistique et médiatique de Bertrand Cantat suscite des réactions véhémentes sur les réseaux sociaux depuis le drame de Vilnius à l'été 2003. Sa compagne d'alors, l'actrice Marie Trintignant, avait succombé à ses coups après une violente dispute. Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison pour homicide. Il en a purgé quatre, dont un en Lituanie, avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007. Depuis juillet 2011, son contrôle judiciaire a pris fin.