La recommandation SERIELAND : "WandaVision" sur Disney+

Cette semaine, l’algorithme de SERIELAND, Margaux Baralon, vous conseille la série "WandaVision" sur Disney+. Adaptée de l'univers Marvel, celle-ci reprend des personnages de super-héros qu'elle insère dans un univers bien particulier : celui des vieilles sitcoms américaines. Un procédé aussi surprenant qu'enthousiasmant, qui prouve que certaines franchises épuisées au cinéma peuvent trouver aisément un nouveau souffle sous le format sériel.

Les noms de Wanda Maximoff et Vision ne seront pas inconnus pour les fans de comics ou ceux qui ont vu tous les Marvel au cinéma. La "sorcière rouge" aux pouvoirs démesurés et l'androïde apparaissent dans plusieurs épisodes des Avengers. Ils sont, désormais, les super-héros d'une série sur Disney+, au titre on ne peut plus limpide : WandaVision. Et si ce pitch laisse déjà imaginer des combats homériques et de grandes scènes d'action, le générique du premier épisode devrait déjà prendre les spectateurs de court : une image en noir et blanc, un format 4:3 à l'ancienne, et une musique qui fleure bon les années 1950.

Hommage à la télévision américaine

Car oui, Marvel a décidé, pour ce format sériel, de placer ses personnages dans un environnement pour le moins incongru. Wanda et Vision, qui ont la particularité d'être parmi les rares super-héros mariés, débarquent dans une banlieue américaine typique de cette époque et font la rencontre de leurs nouveaux voisins. Le premier épisode est une parodie d'I love lucy, célèbre sitcom américaine des années 1950. Le suivant fait référence à Ma Sorcière bien-aimée, diffusée dans les années 1960. Puis, le cadre s'élargit et l'image se colore afin d'embrasser des décennies de patrimoine télévisuel. Tout y est remarquablement bien parodié, des gags aux costumes, en passant par la façon de jouer des acteurs, qui ont été placés pour l'occasion devant un vrai public, comme pour tourner une véritable sitcom.

Très vite, pourtant, la machine se grippe. Des objets de couleur apparaissent dans le monde en noir et blanc, Wanda est saisie d'angoisses, un transistor se dérèglent et un apiculteur effrayant apparaît devant la maison du couple. Wanda et Vision n'ont aucun souvenir en commun, ni de leur rencontre ni de leur mariage. Ce monde dans lequel évoluent étrangement deux super-héros est-il bien réel ?

Nouveau souffle pour une franchise fatiguée

WandaVision est truffée de références, tant pour les bons connaisseurs de la télé américaine -le public français en manquera d'ailleurs sûrement beaucoup- que pour les fans de super-héros, qui pourront partir à la recherche des easter eggs, les clins d'oeil et références distillés tout au long d'une histoire, dont ils sont souvent friands. Que les néophytes se rassurent néanmoins : le plaisir reste intact pour les autres aussi. 

Car au-delà de l'hommage soigné aux sitcoms, pur exercice de style parfaitement réussi, on retrouve dans WandaVision une métaphore filée sur la superficialité de la télévision américaine et de ses sourires forcées derrière lesquelles se cache une réalité bien plus sombre. La série, très intrigante et dont nous n'avons pu voir que les trois premiers épisodes, remplit surtout une case qui n'était même pas prévue au contrat : surprendre. Alors que Marvel s'épuise dans des films étirés de plus en plus formatés et de moins en moins intéressants, la fiction proposée par Disney+ lui offre un nouveau souffle. C'est à croire, à l'instar de ce que fut The Mandalorian avec Star Wars, que l'avenir des grandes franchises se trouve sur le petit écran.