"La Piscine" : une renaissance pour Romy Schneider

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Guillaume Perrodeau , modifié à
Chérie 25 diffuse mardi soir, à 20h55, "La Piscine" de Jacques Deray. Le film signe les retrouvailles du couple Delon-Schneider et relance la carrière de l'actrice.

31 janvier 1969, dans les salles de cinéma françaises. Un duo mythique partage l'écran pour le film La Piscine, de Jacques Deray : Alain Delon et Romy Schneider. Fiancés à la fin des années 1950, les deux comédiens se sont aimés passionnément, restant l'un des couples les plus marquants de l'histoire du septième art, avant de se séparer en 1963. Le long-métrage s'avère être un succès. Certaines images restent pour l'éternité. Notamment celles de Romy Schneider, déambulant en maillot de bain blanc, irradiée par la lumière du soleil, la peau ambrée, au bord de la piscine. Pour l'actrice, le long-métrage est plus qu'un simple "nouveau film". C'est une étape clé dans sa carrière. Une renaissance.

 

Romy Schneider est une énorme travailleuse. Il suffit de se pencher sur sa filmographie pour le mesurer. De 1953 à 1966, 32 films jalonnent sa carrière, affichant ainsi une moyenne de plus de deux longs-métrages par an. Mais une rencontre va tout changer. En avril 1965, elle croise la route de l'acteur et metteur en scène de théâtre allemand Harry Meyen. En juillet 1966, c'est le mariage. "Pour reprendre son expression, elle va vivre 'son rêve bourgeois'", explique Mathieu Guetta, co-auteur de Romy Schneider - Films par films. "Elle va décider, parce qu'elle le trouve intelligent, brillant, de rester à ses côtés pour voir la carrière de son mari se développer et, éventuellement, jouer pour ses pièces et faire du théâtre".

Une union avec Harry Meyen qui cache finalement une rupture : celle de Romy Schneider avec le cinéma, pour deux ans. L'actrice ne veut pas que son travail gâche "son rêve de vie bourgeois". Mais petit accroc dans le rêve : la carrière d'Harry Meyen ne décolle pas. La comédienne revient donc sur les plateaux de tournage, sans pour autant "renoncer à l'idée qu'elle se fait du couple", souligne Mathieu Guetta.

Oui mais voilà, deux ans, c'est long. Et si Romy Schneider rejoue bien pour un film en Angleterre, "un gentil nanar" intitulé Otlet du réalisateur Dick Clement, l'actrice a perdu de son aura. Pour La Piscine de Jacques Deray, les producteurs sont sceptiques à l'idée de lui offrir le rôle de Marianne. C'est finalement son ancien compagnon, Alain Delon, qui fait le forcing pour qu'elle partage l'affiche avec lui. Un pari gagnant. "Le film va être un carton", indique Mathieu Guetta, aussi bien côté public que pour les critiques, "et c'est là qu'elle va réussir à sceller ce qu'elle n'avait jamais réussir à faire : quitter son statut de vedette allemande".

Un second souffle, dans une même carrière, comme une renaissance. D'autant plus que La Piscine lui offre, par hasard, une opportunité déterminante pour son avenir. "Elle rencontre Claude Sautet lors de la post-production du film, dans les studios de Boulogne-Billancourt", rappelle le co-auteur de Romy Schneider - Films par films. Avec le réalisateur français, la comédienne tourne cinq films, dont Une histoire simple, pour lequel elle remporte un deuxième César de la meilleure actrice en 1979. "La Piscine va agir comme une étincelle, quelque chose d'extrêmement fort dans sa carrière, et c'est avec Claude Sautet qu'elle va devenir une actrice française".

Après La Piscine, Romy Schneider reprend son rythme de tournage infernal. Quinze films entre 1970 et 1975, 26 au total jusqu'à sa mort en 1982. La passion des plateaux de tournage, finalement plus forte que tout.