La chanson "Le premier jour du reste de ta vie" a changé la vie de Daho, comme celle de ses fans

  • Copié
A.D
A 60 ans, le chanteur réédite cinq de ces albums et en prépare un inédit. Il s'est livré sur son parcours au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Depuis le début des années 80, Etienne Daho a construit une carrière. Au départ il est Etienne de Rennes qui sort Mythomane. D'abord salué par les critiques, il l’est ensuite par le public avec Week-end à Rome. Il poursuit son chemin au fil des décennies jusqu'à son dernier album en 2013, Les chansons de l'innocence retrouvée. A l'occasion de la nouvelle sortie en édition de luxe de cinq disques (deux mini albums Tomber pour la France et Reserection ainsi que trois albums : Pour nos vies martiennes, Paris ailleurs et Le condamné à mort), il était l'invité d'Europe 1 Music Club.

"Boulot de fou". Ce projet de réédition a été pour lui "un boulot de fou". Il n'a pas fallu juste réécouter mais aussi restaurer "parce qu’il y a plein de documents qui proviennent de cassettes ou de bandes qu’il faut parfois faire cuire : les mettre dans un four à température ambiante pour enlever tous les parasites, champignons pour pouvoir les relire sans garantie de pouvoir les sauver. Chaque bande sauvée est un petit miracle et pouvoir repartager ces documents qui auraient pu ne pas revoir la lumière du jour, c’est assez agréable", raconte-t-il enjoué.

Il ne s'est pas permis le rock. Dans cette réédition, le son change, les pochettes non. Son explication est simple : "C’est une entité un album." Et chaque opus "ressemble vraiment à un chapitre d’un livre." Pour son travail, même en tant que grand admirateur du Velvet Underground et de Syd Barett, il a délibérément évité le rock, parce qu'il avait l'impression que ces deux grands noms "avaient résumé" la question. "J’étais contraint d’inventer autre chose, de retrouver ma culture française."

Une chanson d'espoir contre le doute. Sa culture a donné des tubes, des chansons dans lesquelles se reconnaître comme Le premier jour du reste de ta vie. "C’est incroyable le nombre de gens qui me disent : 'Cette chanson a fait bouger quelque chose dans mon existence.' Quand on arrive à ça, c’est extraordinaire", décrit l'artiste qui a écrit ce morceau quand il doutait "d’avoir un futur. Il y a toujours un moment où se demande si c’est fini, si le meilleur n’est pas derrière soi. C’était une manière de dire : 'J’y crois, il y a quelque chose qui m’emporte qui est plus fort que moi et qui va me permettre de franchir ce moment et de construire un futur différent'."

Un nouvel album en préparation à Londres. Daho est aussi bon camarade, avec des collaborations, des reprises, des duos à son actif, à l'image de Comme un boomerang avec Dani. Quand il écrit en revanche, il n’écoute pas ce que font les autres. "Parfois, tous les artistes ont les mêmes idées en même temps, surtout maintenant, ça circule très vite. Je ne voudrais pas écouter quelque chose qui se retrouve dans ce que j’ai fait. Je préfère être dans mon monde." C'est le cas en ce moment puisqu'il prépare un nouvel album à Londres, dont il est en train de terminer l'écriture. A 60 ans, Etienne Daho est toujours ce gamin de Rennes avec ses envies de musique. "Mon corps est fait pur ça, ma tête aussi."