Josiane Balasko joue un texte de Simone de Beauvoir : "C'est très cru, très violent"

Josiane Balasko est à l'affiche de "La femme rompue" au Théâtre Hébertot à Paris.
Josiane Balasko est à l'affiche de "La femme rompue" au Théâtre Hébertot à Paris.
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C.O. , modifié à
Dans "La femme rompue" au Théâtre Hébertot à Paris, la comédienne interprète un texte écrit par la philosophe Simone de Beauvoir. Le monologue d'une femme affaiblie et malheureuse.
INTERVIEW

"Quand j'ai lu le texte, je me suis dit cette femme est un monstre", se souvient Josiane Balasko, au micro de Maxime Switek, mardi sur Europe 1. "Ce monstre" est celui imaginé par la philosophe Simone de Beauvoir dans sa nouvelle, La femme rompu ou l'histoire d'une femme anéantie et déchirée qui laisse jaillir sa rage dans un monologue. Depuis la mi-février, la comédienne la fait vivre seule sur la scène du théâtre Hébertot à Paris dans une pièce du même nom. "C'est un texte très grossier, très violent, c'est cru. Ça ne respecte rien. Son langage est celui d'un homme. Elle dit 'je m'en torche', 'je m'en branle'. C'est un langage que les femmes de l'époque n'avaient pas forcément l'habitude d'utiliser", souligne Josiane Balasko.

"Le produit de ce que la domination masculine". De quoi susciter la détestation du public. Pour autant, la comédienne admet qu'au fil des soirs, elle tend à lui pardonner ses outrances et sa colère. "Elle est le produit de ce que la domination masculine en a fait", décrypte-t-elle. "Elle n'a pas été une bonne épouse, elle a été une mère tout à fait déplorable, elle n'a plus la garde de son fils, sa fille est morte et son mari l'a quittée. Elle a tout raté par rapport à ce qu'on demande à une femme dans les années 1967 - lorsque le texte a été écrit - c'est à dire être intégrée dans une société et remplir un rôle", pointe l'actrice qui se glissera encore dans sa peau jusqu'au 24 mars.

 

"Un flingage en règle"

Thierry Geffrotin, journaliste culture d'Europe 1, a été marqué par la scène d'ouverture de la pièce, un silence d'une minute avant que Josiane Balasko ne finisse par lâcher deux mots "les cons". "Le début d'une heure et demie de monologue douloureux, violent et vulgaire". Retrouvez son commentaire dans la vidéo ci-dessous :