"Christophe, c'est ma tribu, ma famille." Le chanteur, dandy décalé de la chanson française, est mort jeudi à 74 ans. Son ami Jean-Michel Jarre lui a rendu hommage le lendemain au micro d'Europe 1. "On ne perd pas seulement un grand artiste, mais aussi un homme hors norme dans un monde très normalisé."
"Il s'exprimait avec autre chose que des mots"
Les deux artistes s'étaient rencontrés au début des années 1970 par l'intermédiaire du producteur de musique Francis Dreyfus, "le troisième larron". Jean-Michel Jarre est à l'origine des paroles de plusieurs grands tubes de Christophe, comme Paradis perdus et Les mots bleus. "Celle-ci correspond tellement à ce qu'il était. Il s'exprimait avec d'autres choses que des mots : des regards, des expressions. Il disait qu'il n'était pas chanteur, mais quelqu'un qui fait des sons avec sa bouche", se souvient-il.
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Daniel Bevilacqua, de son vrai nom, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien en raison d'une "insuffisance respiratoire", selon son producteur de spectacle, Laurent Castanié. Le 10 avril, Véronique Bevilacqua indiquait qu'il était "hospitalisé en réanimation à Brest (...) intubé sous sédation profonde".
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"Un air de Capitaine Crochet"
Au lendemain de sa mort, Jean-Michel Jarre rend hommage à un artiste "intuitif", "instinctif", prêt à passer des nuits entières à la recherche du "son ultime". Un "brocanteur pop", ou un "chineur de la vie", que Jean-Michel Jarre se remémore dans son studio musical du quartier Montparnasse, encombré d'un impressionnant bric à brac. "Il était là, debout à pas d'heure dans ses bottes à talon de mousquetaires, qui lui donnaient un air de capitaine Crochet." Ses propres paroles lui reviennent en tête, comme un air prémonitoire : "Aujourd'hui, oui, le vent d'hiver souffle en avril."