Jean-Luc Godard "pense" continuer à faire du cinéma

Jean Luc Godard est absent du Festival de Cannes, où son dernier film est présenté en compétition officielle.
Jean Luc Godard est absent du Festival de Cannes, où son dernier film est présenté en compétition officielle. © AFP
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Europe1.fr avec AFP
"Ça dépend de mes jambes, beaucoup de mes mains, et un peu de mes yeux", a expliqué le cinéaste, absent du Festival de Cannes où son film concourt pour la Palme d'or. 

Le cinéaste de légende Jean-Luc Godard "pense" continuer à faire du cinéma s'il le "peut", a-t-il déclaré lors d'une très inhabituelle conférence de presse par messagerie vidéo samedi pendant le Festival de Cannes où il concourt pour la Palme d'or.

Interrogé pour savoir s'il allait continuer le cinéma, le réalisateur franco-suisse de 87 ans a répondu : "Oui je pense, si je peux". "Ça ne dépend pas vraiment de moi, ça dépend de mes jambes, beaucoup de mes mains, et un peu de mes yeux", a-t-il ajouté.

Absent pour la projection de son film. Apparu cigare au coin des lèvres sur un écran de téléphone, le réalisateur culte d'À bout de souffle, qui n'avait pas fait le voyage à Cannes vendredi pour la projection officielle son film Le Livre d'image, a répondu pendant près de trois quarts d'heure aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse à distance, via l'application d'appels vidéos FaceTime.

Pendant ce moment rare, truffé d'aphorismes, le mythique cinéaste de la Nouvelle vague, qui vit en Suisse, a évoqué son film, objet filmique inclassable évoquant notamment le monde arabe et la guerre, mais aussi le cinéma en général ou mai 68, en cette année anniversaire du mouvement de contestation sociale.

Souvenirs de mai 68. Cinquante ans après mai 68, où il avait largement contribué à interrompre le Festival de Cannes par solidarité avec le mouvement étudiant et ouvrier, "JLG" a notamment évoqué "l'ombre de jeunes gens et de gens plus âgés qui étaient à la mort de Pierre Overney", militant ouvrier maoïste tué en 1972 par un vigile de Renault.

"Voilà ce dont je me souviens de 68", a-t-il ajouté, citant aussi Gilles Tautin, lycéen maoïste mort noyé dans la Seine en juin 1968 en tentant d'échapper à une charge de gendarmes mobiles, ainsi que les "zadistes", ces militants mobilisés depuis des années près de Nantes pour protester contre un projet d'aéroport récemment abandonné.