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A.D
L'actrice se fait rare dans les médias comme au cinéma. Mais pour présenter son dernier film en salles, "Carole Matthieu", la star était l'invitée d'"Un dimanche de cinéma".
INTERVIEW

Dans Carole Matthieu, Isabelle Adjani joue un médecin du travail en colère. Les salariés d'un call center qu'elle reçoit en consultation sont broyés, mais elle ne peut pas les aider, obligée de les voir presque à la chaîne et de les orienter vers des généralistes. Elle se révolte alors. C'est ce rôle social, engagé, que l'actrice a présenté à Bruno Cras et Mathieu Charrier.

Engagée "ponctuellement". "Parfois, ce sont les sujets qui vous choisissent. Comme avec La journée de la jupe, le sujet, vu son actualité sociale avec la réalité de gens qui souffrent au travail, m’a paru vraiment très important. Cela m’a énormément attiré", explique Isabelle Adjani.

Dans la première scène, on la voit ravagée, le visage tuméfié. "L’intention de Louis-Julien Petit (le réalisateur, ndlr), c’était de faire oublier l’actrice, qu’on ne se dise pas 'C’est isabelle Adjani dans le rôle de…' La personne que l’on voit, c’est mon personnage." C'est aussi un rôle qui montre l'engagement de la comédienne. "Je le suis ponctuellement. Lorsqu’il m’est insupportable de ne pas faire partie de ceux qui manifestent, j’y vais."

Entendu sur europe1 :
Mon fils de 20 ans n’aime pas du tout que je dise que je n’aime pas les réseaux sociaux, c’est comme si j’attaquais l’idéologie d’une génération. Mais je ne me sens pas à l’aise dans cette culture-là

"Je ne suis pas du tout optimiste". Elle reconnaît "une forme de maltraitance qui s’est banalisée au sein des entreprises, et pas seulement dans les entreprises de téléphonie. C’est quelques chose qui s’est étalé dans d’autres secteurs. Je ne suis pas du tout optimiste", dit celle qui a de grands enfants. "Ils ne vont pas avoir d’autre choix que de s’organiser, de se réinventer, même. L’intérêt dans une société qui périclite, c’est qu’il y a toujours une forme de renouveau, de prise de conscience, de réanimation."

"Pas envie de rentrer dans cette compétition des followers". Dans ce monde à réinventer, elle porte un regard méfiant sur les réseaux sociaux. "C’est complexe. Mon fils de 20 ans n’aime pas du tout que je dise que je n’aime pas les réseaux sociaux, c’est comme si j’attaquais l’idéologie d’une génération. Mais je ne me sens pas à l’aise dans cette culture-là. J’évite pour moi. Je n’ai pas envie de rentrer dans cette compétition des followers. Avant, il y avait les entrées qu’on faisait avec un film, maintenant, il y a ça aussi. Je trouve ça extrêmement réducteur pour le talent et la notoriété de quelqu’un. D’autre part, on rentre là dans une confession systématique, je crois qu’on peut se laisser très facilement embarquer sans s’en rendre compte."