«Ils ont accepté de se mettre à nu» : «Des vivants», une série qui raconte la reconstruction de survivants du Bataclan
Invité dans l'émission "Culture Médias" ce lundi 27 octobre, le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade est revenu sur le tournage de la série ambitieuse "Des vivants", sur des rescapés de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015. Le projet porte un nouveau regard sur ce drame puisqu'il se concentre sur l'après attentat.
Disponible en intégralité sur france.tv à partir de ce lundi 27 octobre, "Des vivants" raconte de façon très documentée le retour à la vie après le cauchemar. Dix ans après les attentats du 13 novembre, sept survivants du Bataclan tentent de se reconstruire.
"C'est comme si on avait une deuxième vie", relate Jean-Xavier de Lestrade, oscarisé en 2002 pour son documentaire Un coupable idéal. La série de 8 épisodes rapporte la détresse psychologique mais aussi la fraternité, le lien improbable et indéfectible d'un groupe lié par le traumatisme. "Il me semble que c'était nécessaire aujourd'hui de faire une grande fresque de fiction", relate-t-il.
"On a écrit directement à partir de ce récit"
"Le scénario est vraiment écrit à partir du récit" de sept otages, enfermés pendant 2h30 avec deux terroristes dans un petit couloir au premier étage du Bataclan. "On a recueilli leur témoignage, on a écrit directement à partir de ce récit", souligne Jean-Xavier de Lestrade, pour être au plus proche du réel.
Il précise, par ailleurs, qu'il s'agit de leurs vrais prénoms, "acceptant de se mettre à nu". "C'est un cadeau assez incroyable qu'ils nous on fait", admet le réalisateur. Dix ans après le drame, ce projet a été libérateur pour les sept rescapés. "Ils se sont sentis allégés en voyant la série", explique Jean-Xavier de Lestrade, comme s'ils étaient "déposséder de cette histoire". Alors que pèse sur le survivant le syndrome de Lazare — un sentiment de culpabilité après avoir échappé à la mort quand d'autres n'ont pas survécu — "comment être à la auteur de cette deuxième vie", s'interroge-t-il.