Huster : "Ruquier écrivait des pièces de boulevard et là, quand j’ai reçu cette pièce, j’ai été scotché"

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A.D
A contre-emploi de ses rôles classiques, Francis Huster revient dans une comédie de Laurent Ruquier, A droite, à gauche. Une pièce pour laquelle il a eu un coup de cœur alors qu'il en avait refusé d'autres de l'animateur et auteur.
INTERVIEW

Il a joué les rôles de Richard III, Hamlet, Lorenzacio, Cyrano, Don Juan. Francis Huster revient sur les planches dans un tout autre registre. L'acteur a été choisi pour jouer avec Régis Laspalès dans la nouvelle comédie de Laurent Ruquier, A droite, à gauche, joué au théâtre des Variétés à Paris. Invité dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, l'acteur a décrit ce qui lui a fait accepter ce nouveau rôle.

Le romantique incarné. Longtemps, à la Comédie française, il a été le romantique incarné, exalté. "C’était l’époque, dans les années 70, où on parlait de la notion d’emploi." Il décrit : "Quand tu avais une voix, tu étais tragédien, quand tu avais un physique un peu biscornu, forcément tu étais comique. Des acteurs des années 70 ont fait des carrières très rétrécies." Cette approche n'existe plus aujourd'hui, dit-il. "De la même façon que les footballeurs ont totalement changé techniquement, de la même façon, cette notion d’emploi a disparu."

" Ruquier écrivait des pièces de boulevard et là quand j’ai reçu cette pièce, j’ai été scotché. "

 

A contre-emploi.Francis Huster apprécie ce changement de vue. "Un acteur doit aller a contrario de tout ce que l’on a l’habitude de voir chez lui". C'est une des raisons qui lui a fait accepter ce rôle comique. Dans A droite, à gauche, il campe "un acteur star, une personnalité typique de gauche qui a des vins sublimes, qui a eu trois femmes. Ce gars-là a sa chaudière qui pète. Il discute un tout petit peu avec le chauffagiste et il en profite pour lui dire 'je suis comme vous, je suis de gauche'. Et l’autre répond, 'non je ne suis pas de gauche, je n’en ai pas les moyens.'"

"Très surpris". La deuxième raison qui lui a fait accepté d'endosser ce personnage, c'est qui'il a "été très surpris" à la lecture. "J’avais déjà reçu plusieurs pièces de Laurent Ruquier et j’avais refusé parce que je ne me sentais pas du tout un acteur pour ce style de pièces", à savoir le vaudeville, avec option amant dans le placard. "Ruquier écrivait des pièces de boulevard et là, quand j’ai reçu cette pièce, j’ai été scotché. J’ai trouvé cette pièce d’un autre cran. Tout d’un coup, Ruquier parlait vraiment à la Anouilh, à la Marcel Aimé. Il parlait vraiment de notre époque avec un culot qui me fait penser à Audiard."