Fatoumata Diawara : "Avec Matthieu Chedid, j'ai retrouvé un frère, un ami, un confident"

Fatoumata Diawara 1280 Europe 1
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Anaïs Huet , modifié à
Pour son deuxième album "Fenfo", la chanteuse malienne Fatoumata Diawara a pu compter sur le soutien indéfectible de Matthieu Chedid à la production. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur l'album "Lamomali".

On a connu Fatoumata Diawara avec le film multi-césarisé Timbuktu, puis avec l'immense succès de l'album Lamomali, lui aussi primé. Cette belle aventure était née de la collaboration de plusieurs artistes, parmi lesquels Matthieu Chedid.

"Continuer dans la même énergie" que Lamomali. Aujourd'hui, la chanteuse malienne revient avec un second album solo, baptisé Fenfo, qui signifie "quelque chose à dire" en bambara, sa langue maternelle. Et qui de mieux pour façonner l'écrin de son expression que cet artiste avec qui elle a tant accompli ? Sur Fenfo, Matthieu Chedid produit et joue de la guitare et du clavier. "Musicalement, avec Matthieu, il y a un truc qui ne s'explique pas. On voulait continuer dans la même énergie", explique Fatoumata Diawara sur Europe 1 mercredi. Sur cet album, Fatoumata Diawara le confie volontiers : "J'ai retrouvé un frère, un ami, un confident". 

Matthieu Chedid "a été très discret". C'est cet ami, à l'oreille musicale si fine, qui a pu mettre Fatoumata Diawara dans les meilleures conditions pour l'enregistrement de ce disque. Sans jamais imposer son point de vue, mais en la mettant constamment en confiance. "Il a été très discret, très humble. C'est impressionnant de voir comme il a soutenu cet album. À chaque fois, il voulait sous-mixer sa guitare. Il me disait : 'Fatou, il faut que ta voix soit devant'", raconte la chanteuse malienne.

Parler de l'immigration de façon "positive". Avec Fenfo, Fatoumata Diawara aborde plusieurs thèmes qui lui sont chers. Dans la chanson Nterini, elle évoque en particulier l'immigration. "Mais plutôt que de parler de la partie négative - la Méditerranée, les frères qui tendent la main vers l'Occident et qui sont refusés, comme ce fameux bateau dont on parle aujourd'hui (l'Aquarius, ndlr) - je voulais parler de la partie positive", explique Fatoumata Diawara.

"Avant que ces jeunes ne se lancent sur la Méditerranée, ils sont quelqu'un. Ils prennent le café, ils ont des histoires d'amour, des femmes à la maison, des mamans, des papas. Ce sont des personnes normales", insiste la chanteuse. "Je pense qu'il est temps que l'on profite de notre diversité, qu'on accepte que l'humanité soit aussi multiple, et qu'on ait diverses couleurs, religions, traditions…"