"L'œuvre de Tolkien est beaucoup plus variée qu'on ne le croit" : Europe 1 a visité l'exposition sur l'auteur du Seigneur des anneaux

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Europe1.fr , modifié à
Dans "La voix est livre", Nicolas Carreau a visité la rétrospective "Tolkien" de la BnF, en compagnie de Vincent Ferré, commissaire d’exposition.

Bienvenue au pays des elfes et des hobbits. Jusqu'au 12 février 2020, la Bibliothèque nationale de France (BnF) convie ses visiteurs à explorer le monde imaginaire de J.R.R. Tolkien. Un événement d'ampleur, puisque c'est la plus grande exposition jamais consacrée à l'auteur du Seigneur des anneaux. Au programme : un grand périple en Terre du milieu, à la découverte de ses paysages, de ses peuples et de ses langages. Dans "La voix est libre", Nicolas Carreau raconte son exploration en compagnie de Vincent Ferré, co-commissaire d'exposition.

"L'œuvre de Tolkien est beaucoup plus variée qu'on ne le croit", souligne Vincent Ferré. On connaît bien Le Hobbit (publié en 1937) et Le Seigneur des anneaux (1954), mais l'auteur britannique a aussi écrit des histoires moins connues, dont une vingtaine ont été publiées après sa mort par son fils Christopher. À la Bnf, les manuscrits sont exposés aux côtés de dizaines d'aquarelles, de dessins et de cartes en tout genre, qui décrivent de façon extraordinairement précise l'imaginaire de l'auteur. 

Des manuscrits jamais exposés en France

La rétrospective Tolkien est organisée par thème, chaque salle étant consacrée à une oeuvre (salle du Hobbit), un lieu (salle du Mordor, le "pays noir") ou un peuple (salle des elfes). Parmi les trésors exposés, trois pages de manuscrit faussement déchirées et maculées de sang (de l'encre rouge), que l'auteur a lui-même fabriqué avant de les mentionner dans son récit : elles sont censées avoir été trouvées par les héros du Seigneur des anneaux après une sanglante bataille. "C'est la première fois qu'on peut admirer ces documents en France", souligne le commissaire de l'exposition, organisée en collaboration avec la riche bibliothèque Bodléienne d'Oxford. Autre curiosité : un arbre retraçant la généalogie des langues parlées en Terre du milieu.

Le Hobbit, "une invention de Tolkien pour endormir ses enfants"

"Au départ, l'histoire du Hobbit est une invention de Tolkien pour endormir ses enfants. Professeur de littérature à Oxford, il utilise sa connaissances des écritures médiévales pour étayer ses récits", raconte Vincent Ferré. De son vivant, son oeuvre n'a pas la renommée qu'elle connait aujourd'hui. "Il a eu des difficultés financières tout au long de sa vie. Dans les années 1950, il a vendu les manuscrit du Seigneur des anneaux pour payer les frais médicaux de sa famille." L'acquéreur n'est autre que la bibliothèque Jefferson Market, institution new-yorkaise, qui collabore aussi avec la BnF pour l'exposition. 

La dernière partie de l'exposition est consacrée à l'auteur lui-même, avec des éléments biographiques et des photos d'archive. Il y est dépeint comme un homme simple et sympathique, qui préférait lire ses histoires au pub, à ses amis, plutôt que de courir les maisons d'édition.

Tolkien, Voyage en Terre du milieu 

Jusqu'au 12 février 2020 à la Bibliothèque François-Mitterand, à Paris