Éric-Emmanuel Schmitt 1280
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Dans son dernier roman, l'écrivain égratigne les journalistes et notamment les chaînes d'information en continu.
INTERVIEW

Dans son dernier roman, L’homme qui voyait à travers les visagesÉric-Emmanuel Schmitt raconte l'histoire d'un stagiaire qui travaille dans un quotidien belge et assiste à un attentat. Il se rend alors compte qu'il est doté d'un don très particulier : il peut communiquer avec les morts. Dans les quelques 420 pages du roman, l'écrivain n'est pas tendre avec les journalistes, qu'il accuse de faire "de la fiction".

"Ils racontent le réel à partir du peu d'éléments qu'on leur donne en nourriture". Sous la plume d'Éric-Emmanuel Schmitt, on comprend vite que l'écrivain estime que les journalistes ne racontent pas le monde tel qu'il est, mais tel qu'ils le reconstruisent. L'auteur de L'Évangile selon Pilate vise plus particulièrement les chaînes d'info en continu. "Ils racontent le réel à partir du peu d'éléments qu'on leur donne en nourriture au moment où les événements se passent", affirme l'écrivain. "Ils essayent de tisser un récit qui, à force d'être répété et véhiculé, passe pour la réalité".

"Les journalistes font de la fiction". Dans son roman, Éric-Emmanuel Schmitt prend en exemple le traitement médiatique de la ville de Charleroi. "Ils (les journalistes, ndlr) présentent un Charleroi dramatisé, théâtralisé, pour correspondre à un Charleroi qui serait un recueil du banditisme et du djihadisme", explique l'écrivain qui poursuit : "Les journalistes font de la fiction, comme nous tous, mais nous (écrivain, dramaturge, ndlr) on sait qu'on en fait".