Arc de Triomphe Christo chantier 1:50
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Marion Gauthier, édité par Mathilde Durand
Le dernier projet posthume de l'artiste-plasticien Christo aura bien lieu : du 18 septembre au 3 octobre, l'Arc de Triomphe, sur l'avenue des Champs-Elysées, va être empaqueté. En attendant, les visites sont toujours possibles et les touristes découvrent, avec un peu de déception, la vue obstruée par les échafaudages. 
REPORTAGE

Il est l'un des monuments les plus emblématiques de la capitale. L'Arc de Triomphe se prépare aussi à être empaqueté ! C'était le rêve de l'artiste bulgare Christo, mort en 2020 : emballer de tissu le colosse des Champs-Élysées, comme il l'avait fait pour le Pont-Neuf en 1985. Un chantier posthume démarré en juin, sous la houlette du neveu du plasticien, et qui doit s'achever le 18 septembre. Pendant les travaux, les visites sont toujours possibles, mais la vue est un peu entravée, selon les touristes présents sur place.

"Au point de vue photo, on ne peut pas dire que ce soit joli-joli", commente l'un d'eux au micro d'Europe 1. Deux grues rouges s'invitent sur la perspective, tandis que des échafaudages s'élèvent des deux côtés de l'arche et des treillage en bois se dressent autour des sculptures. "C'est un peu frustrant parce qu'on n'a pas le temps de détailler tout le pourtour et la statuaire sur les pieds", poursuit l'homme. 

Ce couple revenu à Paris après dix ans hors de la capitale, vient de monter sur l'Arc de Triomphe pour profiter de la vue, à défaut d'apprécier l'architecture du monument. "L'emballage de Christo doit être sûrement une très belle chose à voir, donc il faut bien passer par le côté échafaudages avant !", poursuit-il. "Mais je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'échafaudages et autant de manutention."

25.000 mètres carrés de tissu

Malgré les travaux, cette famille de voyageurs pose à bonne distance et remet sa visite à plus tard. "On aurait bien voulu passer en dessous pour montrer la tombe du Soldat inconnu aux filles, mais il y a toutes les machines donc elle n'est pas accessible." Une déception pour cette autre femme, qui préfère néanmoins l'édifice dans son état naturel. "Même s'il y a des échafaudages, je le vois. Emballé, empaqueté : ce n'est plus l'Arc de Triomphe."

Pourtant, du 18 septembre au 3 octobre, ce sera bien cette arche qui se devinera derrière 25.000 mètres carrés de tissu recyclable argenté aux reflets bleutés et 3.000 mètres de corde rouge. Les travaux sont financés par les ventes d'œuvres de l'artiste, en partenariat avec le Centre des monuments nationaux (CMN).