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Aurélie Dupuy , modifié à
Le romancier revient en librairie avec "La personne de confiance", une histoire qui s'appuie sur un duo de personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
INTERVIEW

Chaque année paraît un roman de Didier Van Cauwelaert. Le cru 2019 s'appelle La personne de confiance. Un ouvrage que l'écrivain auréolé du prix Goncourt en 1994 a présenté dans Le grand journal de Philippe Vandel.

Un jeune employé de fourrière et une vieille dame sous médicaments

Le roman s'articule autour d'un duo détonant. "C’est une vieille dame qui choisit un jeune inconnu pour la défendre" contre sa famille qui essaie de la faire passer pour folle pour s’emparer de son entreprise de biscuits en la gavant de médicaments. "Le gars qu’elle choisit", la personne de confiance du titre, "c’est un conducteur grutier de la fourrière qui l’a enlevée par inadvertance" en déplaçant une voiture garée sur une place de livraison, décrit l'auteur. Il ne l’a pas vu sur la banquette arrière à cause des vitres teintées. Quand il s’en aperçoit, pour lui c’est une catastrophe parce que c’est une faute professionnelle qui peut lui coûter son emploi. Le destin des deux bascule alors.

Entendu sur europe1 :
Je m’efforce de ne jamais refaire le même bouquin, de ne pas me dire 'il y a une recette de succès, je vais l’exploiter'

Avec Max et Madeleine, Didier Van Cauwelaert a voulu créer une "histoire qui abat les barrières entre les âges, les classes sociales. C’est une histoire d’amitié complémentaire qui débouche sur une situation invraisemblable", poursuit l'écrivain qui a trouvé son sujet en combinant deux éléments : la tête de la grand-mère vue sur les paquets de gâteaux La Mère Poulard et le souvenir d'avoir vu un homme emmener une voiture aux vitres teintées dans la rue. "Je me suis dit, 's’il y avait quelqu’un dedans, que se passerait-il ?' C’est comme ça que naît un roman. Et après on se dit 'quelle rencontre permet cette situation'", raconte l'écrivain.

Déjà un projet d'adaptation au cinéma

Il espère d'ailleurs que les lecteurs vont à nouveau aimer ceux qu'il a inventés. "Je n’ai pas besoin d’être aimé, j’ai besoin qu’on aime mes personnages. J’ai besoin qu’ils soient importants pour les gens. J’ai besoin qu’on m’en parle comme si c’était des êtres vivants, des copains. J’ai toujours pris des risques d’être là où on ne m’attendait pas forcément. Je m’efforce de ne jamais refaire le même bouquin, de ne pas me dire 'il y a une recette de succès, je vais l’exploiter', j’aime bien me surprendre", poursuit le romancier, qui confie encore un point sur sa manière de travailler : "J’écris à voix haute. Ce qui m’intéresse, c’est de faire jaillir des images à partir de sonorités." Au vu des adaptations cinématographiques de ses romans, l'écriture imagée semble fonctionner. Le passage sur grand écran de ce dernier livre est d'ailleurs dès à présent en projet, révèle encore l'écrivain.