Une quinzaine d'intermittents du spectacle et autant de militants du collectif "Décoloniser les Arts" ont manifesté lundi soir devant l'entrée du Théâtre des Folies Bergère à Paris où devaient être enregistrés les Molières à partir de 20h, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Molières de la honte". Les militants pro-diversité brandissaient des pancartes portant les inscriptions "Molières de la honte", "Le théâtre est-il raciste?" face à un cordon policier, alors qu'une longue file d'invités se pressait à l'entrée du théâtre. L'émission enregistrée à partir de 20h doit être diffusée sur France 2 en différé à 22h25. La CGT spectacle a négocié avec les organisateurs la prise de parole au nom des intermittents d'un acteur nommé pour le Molière du meilleur comédien dans un second rôle, Didier Brice (pour la pièce A tort ou à raison avec Michel Bouquet).
"Molières monochromes". Selon Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle, France Télévisions s'est engagée à ce que son intervention au nom des intermittents ne soit pas coupée lors de la diffusion. Les intermittents veulent faire pression pour que l'accord conclu de manière unanime par la branche du spectacle soit intégré à la convention chômage en cours de négociation. Pour sa part, le collectif "Décoloniser les arts", mené notamment par le metteur en scène David Bobée, entend dénoncer des "Molières monochromes" voire "racistes" avec, selon lui, une seule artiste issue de la diversité sur 86 artistes nommés dans 19 catégories (Sophia Aram, née dans une famille d'origine marocaine). Les Molières récompensent les meilleures pièces et comédiens de la saison théâtrale.