Deadpool fête ses 30 ans, l'âge de l'immaturité

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Apparu pour la première fois dans les comics Marvel en février 1991, Deadpool fête ses 30 ans en 2021. En trois décennies, le "mercenaire grande gueule", anti-héros atypique, s'est imposé comme l'un des personnages de comics les plus populaires, avec son penchant pour la violence, son caractère déjanté et son humour trash.

Happy birthday Deadpool! Il y a 30 ans, en février 1991, les lecteurs des comics Marvel découvraient un nouveau héros créé par le scénariste Fabian Nicieza et le dessinateur Rob Liefeld. Anti-héros déjanté, gentil un jour et vilain le suivant, Deadpool est également un psychopathe comme rarement vu auparavant dans les comics. Du haut de ses 30 ans, c’est un petit "jeune", comparé à Batman, Superman et consort, qui ont dépassé les 80 printemps. Mais en trois décennies, le mercenaire bavard est devenu l’un des super-héros les plus populaires, en BD comme au cinéma.

Deadpool, anti-héros psychopathe

Deadpool, c'est d'abord Wade Wilson, un ancien mercenaire de la CIA particulièrement doué pour les exécutions. Un jour, il apprend qu’il a un cancer et, pour guérir, accepte de servir de cobaye à un projet de l’armée : Arme X, celui-là même qui a donné à Wolverine son squelette en adamantium. Sauf que cela ne se passe pas aussi bien pour Wade Wilson. Il acquiert, certes, un pouvoir d’auto-guérison (le même que celui de Wolverine) qui fait donc disparaître ses tumeurs et lui permet de régénérer n'importe quelle partie de son corps en un temps très court. Mais dans le processus, sa peau est détruite.

Untitled design

Désireux de se venger, Wade Wilson prend l'alias de Deadpool et revêt, pour cacher son corps meurtri, une combinaison moulante rouge et noire avec une cagoule intégrale. Ses créateurs, Fabian Nicieza et Rob Liefeld, le dotent de katanas pour le combat, un hommage à Thor et Captain America, alors que les héros armés se faisaient de plus en plus rares. Quasiment impossible à tuer, Wilson reprend avec succès son activité de mercenaire. Devenu un mutant, il est approché par les X-Men mais se tient volontairement à l'écart de la bande du professeur Xavier. Et si, au fil de ses aventures, il intègre temporairement différents groupes de super-héros, Deadpool agit principalement en solo. 

Un héros violent à l'humour trash

Héros marginal, Wade Wilson est aussi complètement fou, avec un gros penchant pour la violence. Il n’hésite pas à tuer, de façon parfois très gore si ça l’amuse, ce qui provoque régulièrement la colère de ses collègues en lycra. Ce qui n'empêche pas Deadpool d'avoir un grand cœur et donc d'œuvrer globalement pour le bien. Mais c'est surtout son caractère qui le rend si populaire. Surnommé le "merc with a mouth", le "mercenaire grande gueule", il jacasse sans arrêt pour faire des blagues, insulter les gens et même… s'adresser aux lecteurs.

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En effet, Deadpool a conscience d’être un personnage de fiction donc il casse régulièrement le quatrième mur, procédé littéraire qui lui permet de parler directement aux lecteurs des comics ou aux spectateurs au cinéma. Ces apartés sont directement liés à sa personnalité psychotique puisque, contrairement aux règles en vigueur, les autres personnages le voient s'adresser ainsi à des gens hors de l'histoire. C'est généralement pour lui une occasion de plaisanter avec son humour caractéristique : trash, vulgaire et avec un sens de la formule aiguisé. Il faut être client, Deadpool peut aussi énerver ou lasser, mais c’est de loin le héros le plus drôle de l'univers Marvel.

Deadpool, alias Wade Wilson, alias Ryan Reynolds

Pour qui voudrait le découvrir, Deadpool est l'un des héros les plus accessibles en termes de lectures. En 30 ans, il a eu droit à onze séries régulières, l'une des plus réussies étant celle de Gerry Dugan, publiée entre 2012 et 2015 et disponible chez Panini Comics. Il s'agit d'un reboot dans le cadre du redémarrage à zéro de l'univers Marvel, ce qui en fait donc une parfaite introduction à la version moderne du personnage. Mais en réalité, la folie de Deadpool se décline beaucoup dans des "one-shot", des histoires courtes rassemblées dans des albums et qui peuvent se lire séparément, à l'instar de Flash-back, qui envoie le mercenaire dans plein d’époques différentes.

Deadpool peut aussi se targuer d'avoir été bien adapté au cinéma. Après une première apparition complètement ratée dans X-Men Origins : Wolverine (2009), où il était représenté sans costume et surtout la bouche cousue - une hérésie ! - Wade Wilson a eu droit à deux films en solo (2016 et 2018). Situés en marge de la saga X-Men, ils ont le mérite d'être fidèles à l'esprit des comics, donc trash et sanglants, mais franchement drôles grâce à Ryan Reynolds qui cabotine à merveille dans le costume de Deadpool (et s'est investi personnellement dans la production). Interdits aux moins de 17 ans, les deux films combinés ont rapporté 1,5 milliard de dollars et fait du "merc with a mouth" l'un des super-héros les plus populaires du moment.