Comment une petite annonce a lancé la carrière de Patrick Bruel

Pour Patrick Bruel, tout a commencé par une petite annonce.
Pour Patrick Bruel, tout a commencé par une petite annonce. © AFP
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Fabien Lecoeuvre, édité par Jonathan Grelier
Chaque semaine sur Europe 1, dans "Une chanson dans la tête", le spécialiste de la chanson française Fabien Lecoeuvre livre une anecdote autour d’un titre ou d'un artiste connu. Il nous raconte aujourd'hui les débuts de Patrick Bruel qui a lancé sa carrière d'acteur et de chanteur par le cinéma, en répondant à une petite annonce pour le film Le Coup de sirocco.

En avril 1979, le public français découvre un jeune acteur dans le rôle de Paulo Narboni dans le film Le Coup de sirocco, le premier du réalisateur Alexandre Arcady. Cet acteur, c'est Patrick Bruel. Mais Paulo Narboni aurait bien pu être incarné par quelqu'un d'autre, à en juger par les nombreuses péripéties qui ont jalonné l'accession de Patrick Bruel au cinéma.

Chaque samedi et dimanche à 18h50, dans "Une chanson dans la tête", le spécialiste de la chanson française Fabien Lecoeuvre raconte sur Europe 1 une anecdote autour d'un titre ou d'un artiste connu. Il nous raconte aujourd'hui les débuts de Patrick Bruel au cinéma avec le film "Le Coup de sirocco".

Né en Algérie, Patrick Bruel arrive en France, en banlieue parisienne, à trois ans. A la fin de ses années lycée, en 1978, il répond à une petite annonce publiée dans le journal France Soir. Pour Le Coup de Sirocco, Alexandre Arcady recherche en effet un adolescent ayant "l'accent pied-noir". Patrick Bruel se retrouve ainsi parmi une cinquantaine de jeunes dans une salle de répétition, pour passer des essais.

"Assez formidable" mais pas sélectionné d'emblée

Comme il le racontait sur Europe 1 en 2014, Alexandre Arcady demande alors à son chef décorateur d'aller lui chercher son "Paulo". Dans la salle d'attente, un seul jeune homme est debout et vient d'arriver : Patrick Bruel. Il est donc désigné et passe le premier essai du film pour le rôle de Paulo. Le réalisateur le trouve "assez formidable", mais n'est pour autant pas certain de son choix. Il décide donc de continuer à faire passer des essais, un peu partout en France. Mais le souvenir de Patrick Bruel restera finalement dans son esprit et Alexandre Arcady finira par le rappeler.

Problème : Patrick Bruel, qui n'a pas eu de nouvelles depuis son essai, a prévu de partir travailler comme animateur dans un club de vacances au Mexique. Quelques instants avant de recevoir le coup de fil de l'assistant d'Alexandre Arcady, Patrick Bruel est d'ailleurs déjà parti de son logement avec sa guitare et son sac. Selon Alexandre Arcady, il s'aperçoit alors qu'il a oublié ses cassettes de Jacques Brel, un chanteur qui l'inspire. Il retourne donc chez lui. Le téléphone sonne.

"Le coup du sombrero"

A la proposition de l'assistant, Patrick Bruel répond par la négative. Alexandre Arcady s'empare alors du téléphone et parvient à faire venir le jeune homme à son bureau, mais se souvient qu'il était "impossible de le convaincre". Pour l'attirer, le réalisateur va jusqu'à l'avertir qu'en cas de refus trop insistant, il n'hésitera pas à prendre quelqu'un d'autre.

Patrick Bruel ne semble pas convaincu pour autant. Alexandre Arcady tente alors le tout pour le tout. "Au mois de janvier prochain, on va faire l'émission de Michel Drucker le dimanche après-midi. Nous, on passera les extraits avec l'acteur qui jouera le rôle. Toi tu les regarderas à la télé, tu seras chez toi avec ton sombrero et tu seras très content" dit-il à Patrick Bruel. "Le coup du sombrero l'a assassiné", avait-il plaisanté sur Europe 1. Finalement, Patrick Bruel accepte.

Dans Le Coup de sirocco, le chanteur-comédien joue aux côtés de Roger Hanin et Marthe Villalonga. Le film, au budget si réduit que Patrick Bruel a du en coller les affiches, réunit alors près d’un million et demi de spectateurs dans les salles. Quelques temps plus tard, en 1984, Patrick Bruel écrira avec Gérard Presgurvic son premier succès, Marre de cette nana-là, vendu à 200.000 exemplaires.