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Alexis Patri , modifié à
L'humoriste belge Virginie Hocq revient sur scène avec son nouveau spectacle "Virginie Hocq ou presque". Invité de "Culture Médias", elle raconte l'évènement triste qu'elle a transformé en fête, et qui a inspiré une grande partie de son nouveau seule en scène, l'enterrement de son père.
INTERVIEW

Elle a organisé l'enterrement, et dit avoir adoré ça. La géniale et loufoque Virginie Hocq voit le positif partout. Au point d'avoir fait de la mise en bière de son père une fête, et de s'en être inspiré pour écrire une partie de son nouveau seule en scène, Virginie Hocq ou presque. Invitée de Culture Médias, l'humoriste belge explique au micro de Philippe Vandel comment elle a procédé. 

Une chanson grivoise dans l'église

Il y a une phrase qui est un passage obligé des enterrements, et qui a le don d'horripiler Virginie Hocq : "sincères condoléances". "J'ai l'impression qu'on vous enfonce des fourchettes dans les yeux et que l'on vous fait davantage mal, alors qu'on voudrait me soutenir", explique l'humoriste. Pour éviter ce moment douloureux, elle a voulu honorer son père avec un enterrement et une réception pleine de bonne humeur. "Jai tout transformé", se souvient-elle. "On a bu des coups. Mon père aurait adoré !"

Dans l'église, Virginie Hocq a décidé de chanter devant l'autel une chanson traditionnelle du folklore wallon, La P'tite Gayole. Une chanson qui est aussi, et surtout, une chanson grivoise. "C'est une petite chanson qui raconte qu'un petit oiseau est sorti de sa cage. Alors comme ça, ça a l'air très printanier, très joli", reconnaît l'humoriste belge. "Mais il peut y avoir un double sens, bien sûr."

Un choix de programmation qui détonne et auquel le curé s'était d'abord opposé. "Je le voyais dans le fond tapoter de sa sandalette et de sa chaussette au rythme de la musique", s'amuse Virginie Hocq. "Et quand il a vu ma belle-mère après la cérémonie, il a dit 'Mais que cet enterrement était bien !'. C'est formidable de dire ça, non ?"

Un spectacle d'humour, "pas une thérapie"

L'hommage comique à la joie de vivre de son père ne s'est pas arrêté là. Virginie Hocq raconte que son père se désolait qu'on écrive régulièrement son nom de famille avec un "k" à la place du "q". "J'ai dit au tailleur de pierre tombale : 'Monsieur, je voudrais un énorme 'Q''", raconte-t-elle. "Ce qui me plaisait, c'était d'imaginer toutes ces personnes qui vont au cimetière et qui se diraient en regardant les tombes : 'Madame Unetelle, qui est décédée la semaine dernière, Monsieur Untel, je ne savais pas'... Et puis : 'Oh mon Dieu quel gros 'Q' !' Et rien que cette pensée me fait déjà sourire."

Le but de ce spectacle n'est pas d'aider l'humoriste à faire son deuil. "Il faut que je précise : Je ne fais jamais de thérapie sur scène, jamais", explique-t-elle. "Je trouve simplement que ce sujet du spectacle est un point commun à tout le public. Mais je ne parle pas de choses intimes, j'en rajoute à partir de quelque chose que tout le monde a déjà vécu ou vivra à un moment." Virginie Hocq explique enfin que l'enterrement de son père s'est conclu par une exclamation inattendue dans ce genre de circonstances : "Joyeuse cuite à tous !".