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À l'occasion de la sortie de "La minute antiqu" (éditions de L’Observatoire), Christophe Ono-dit-Biot, écrivain et directeur adjoint de la rédaction du "Point", appelle sur Europe 1 à relire les textes antiques pour mieux comprendre l'actualité.
INTERVIEW

Christophe Ono-dit-Biot, écrivain et directeur adjoint de la rédaction du Point, publie mercredi La minute antique (éditions de L’Observatoire), 220 "leçons" pour relire l’actualité à travers le prisme de l’Histoire antique.. "Parfois on voit mieux l’actualité quand on la regarde de très loin", affirme le journaliste au micro de Matthieu Noël, sur Europe 1. "Depuis que je suis enfant, j’adore ces histoires avec des princesses fabuleuses, des armes magnifiques, des chevaux avec des ailes… Or, je me suis aperçu que toutes ces histoires ont quelque chose à nous apprendre sur notre époque : #metoo, les migrations, l’écologie, la disparition des abeilles… Ces sujets qui nous intéressent aujourd’hui, ces gens-là les ont déjà pensés."

Le mythe de Philomèle, une réponse au mouvement #metoo

Christophe Ono-dit-Biot évoque notamment les grands thèmes qui ont fait la Une des journaux ces derniers mois, et en dresse un parallèle avec les mythes qui ont marqué l’Antiquité. "On s’est demandé pendant #metoo pourquoi les femmes n’osaient pas parler", rappelle-t-il. "Ovide, dans les Métamorphoses, donne la réponse : les femmes ne parlent pas quand elles subissent des violences de la part des hommes parce qu’on leur a tranché la langue."

L’écrivain prend l’exemple de la princesse athénienne Philomèle, qui se fait violer par son beau-frère, couper la langue et enfermer. Pour être délivrée, elle tisse une tapisserie où elle raconte son enlèvement et réussit à la faire parvenir à sa sœur. "Nous faisons la même chose aujourd’hui sur les réseaux sociaux", explique Christophe Ono-dit-Biot.

Autre chapitre au nom évocateur : "Les larmes romaines d’Alain Juppé". "Quand Alain Juppé a fait ses adieux à la vie politique, il a versé une larme", rappelle Christophe Ono-dit-Biot. "Dans l’Antiquité, il était de bon ton qu’un empereur fasse étalage de ses larmes car ça montre qu’on a un cœur. Je pense qu’on finit comme Alain Juppé par ressembler à ceux qu’on a lus."