christophe 10:00
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Pauline Rouquette
Patron d'Universal Music pendant 18 ans, Pascal Nègre a travaillé avec Christophe au début des années 2000 à l'époque où le chanteur renouait avec la scène. Sur Europe 1, samedi, le producteur a raconté le Christophe qu'il a connu : un oiseau de nuit obsédé par le son, plus à l'aise en studio qu'en concert.
INTERVIEW

"Il était plutôt confiné le jour, et déconfiné la nuit". C'est ainsi que Pascal Nègre évoque Christophe, interprète d'Aline et des Mots bleus, décédé jeudi. Le producteur de musique, qui a été à la tête d'Universal Music pendant 18 ans (1998-2016), était l'invité d'Europe 1, samedi, pour raconter Christophe, avec qui il a travaillé au début des années 2000 alors que l'artiste faisait son retour sur scène après plus de vingt ans loin du public.

"Un homme de studio, pas de scène"

"Le retour de Christophe sur scène à l'Olympia a été un événement énorme", se rappelle Pascal Nègre. "C'était un homme de studio, pas de scène", poursuit-il, précisant que le chanteur dandy n'était pas monté sur scène pendant 24 ans. "Mais tout à coup, la technologie lui a permis d'avoir la qualité de ce qu'il était capable de créer en studio, sur scène". Une évolution technologie qui a donné un nouveau souffle à sa carrière, estime le producteur. "La découverte de Christophe ces vingt dernières années, ça a été de rencontrer le public et de trouver la joie d'être sur scène."

Avant cela, il y a eu la période Yéyé, incarnée par la chanson Aline, puis la collaboration de Christophe avec Jean-Michel Jarre. "Jarre a trouvé les mots qui sublimaient son univers sonore", estime Pascal Nègre qui évoque un Christophe complexé par le fait d'être Français, tant la langue française lui semblait compliquée à "faire sonner". Christophe, "c'était un obsédé du son".

"C'était un oiseau nocturne"

Avant son grand retour sur scène, le son, Christophe le créait enfermé dans son studio. "C'était un oiseau nocturne", se souvient Pascal Nègre. "Il pouvait passer des heures à travailler des sons, mais c'était aussi quelqu'un qui aimait rencontrer des gens et qui avait une vraie vie sociale", insiste-t-il.

Leitmotiv de sa vie, la nuit était son moment d'éveil et de création. Dans une interview à RFM avec Pascal Nègre, Christophe racontait lui-même, en 2016, avoir "toujours vécu la nuit". "C'est quelque chose de très positif, c'est le silence, c'est quelque chose que j'aime, la nuit a une autre odeur que le jour".