Camille Chamoux et Hafid Benamar cohabitent avec des fantômes dans «Ghosts» : «On y croit dans la vraie vie !»

Camille Chamoux et Hafid Benamar forment un couple dans "Ghosts : Fantômes en héritage", la nouvelle comédie fantastique de Disney +, où leurs personnages héritent d'un château hanté. Les deux comédiens nous parlent du "joyeux bordel" qui régnait sur le tournage, et dévoilent croire aux fantômes.
Leur enthousiasme à parler de Ghosts : Fantômes en héritage transparaît même à travers l'écran d'ordinateur qui nous sépare. De passage à Lille pour le festival Séries Mania, où cette nouvelle comédie fantastique a été présentée en avant-première, Camille Chamoux et Hafid Benamar ont répondu à nos questions entre deux projections. L'occasion d'évoquer le tournage ultra-joyeux de Ghosts, dans laquelle leurs personnages, Alison et Nabil, s'installent dans un château déjà occupé par une bande de fantômes qui vivaient paisiblement avant leur arrivée. Ces esprits du passé totalement loufoques vont alors tout mettre en œuvre pour les faire fuir et saboter leur projet de transformer le lieu en hôtel de luxe. Jusqu’à ce qu’un incident permette soudainement à Alison de les voir et d’interagir avec eux.
Derrière cette comédie déjantée portée par un casting cinq étoiles – Camille Combal, Fred Testot, Bruno Sanches ou encore Tiphaine Daviot dans le rôle des fantômes – se cache un véritable message. Celui de l’acceptation de la mort et du lien qui subsiste entre les vivants et les défunts, soulignent Camille Chamoux et Hafid Benamar. Interview.
Connaissiez-vous la version britannique de Ghosts avant de vous lancer dans ce projet ?
Camille Chamoux : Je n'en avais jamais entendu parler, mais le réalisateur Arthur Sanigou m'a assuré qu'elle était excellente. Puis, il m'a montré le dossier qu'il était en train de rédiger, dans lequel figurait une image de la série avec tous les fantômes courant dans le parc du château. J'ai adoré ce que ça évoquait, cette diversité de personnages issus de toutes les époques. Et en même temps, c'est aussi une série contemporaine avec des héros contemporains. C'est vraiment un régal !
Hafid Benamar : J'ai regardé le premier épisode de la version britannique par curiosité, juste avant le début du tournage. J'ai trouvé ça très drôle, mais je me suis arrêté là, car je n'avais pas envie d'être inconsciemment influencé par le jeu du personnage que j'allais incarner.
Craigniez-vous que cette version française soit une copie conforme de celle de nos voisins outre-Manche ?
Hafid Benamar : On a tout de suite compris que ce ne serait pas le cas, car Arthur Sanigou et Joris Goulenok, le scénariste, ont fait un travail formidable sur l'écriture du scénario. Le concept de Ghosts est évidemment là, c'est la base de la série, mais ils l'ont véritablement adapté à la française, avec un humour qui nous est propre.
Camille Chamoux : Exactement ! Personnellement, j'adore l'humour anglais, mais il est totalement différent du nôtre. Les ressorts comiques ne sont pas les mêmes. Arthur Sanigou est un excellent concepteur de vannes, il a toujours la bonne punchline et il est drôle en permanence. La singularité de cette version française se trouve aussi dans les personnages qui sont liés à l'histoire de notre pays avec le fantôme collabo, et la fantôme duchesse par exemple.
Vous jouez le rôle du couple qui hérite du château hanté. Auriez-vous aimé incarner un fantôme ?
Hafid Benamar : Je suis très heureux de jouer Nabil, le compagnon du personnage de Camille. Mais j'aurais directement accepté de jouer le rôle d'un fantôme parce que c'est drôle ! Je ne me suis jamais posé la question, car j'ai l'impression que ce duo était fait pour Camille et moi. Les acteurs qui incarnent les fantômes sont tellement extraordinaires que ça aurait été difficile d'être à leur niveau.
Camille Chamoux : Pareil que toi, je suis très contente d'avoir joué Alison. On s'est tout de suite trouvés, c'était très naturel entre nous. C'est vrai que notre partition est plus réaliste, plus sincère que celle des fantômes, mais c'était très agréable d'être les contrepoints de l'intrigue. Nous, on reçoit, et eux, ils émettent une comédie folle. C'était hyper divertissant, on se marrait tout le temps. On était hallucinés par leurs propositions. Ils sont excellentissimes, c'est comme une troupe de théâtre, en fait, on était au spectacle.
Dans le premier épisode, vos personnages ne savent pas qu'ils cohabitent avec des fantômes, mais ces derniers sont partout autour d'eux. C'était perturbant pour vous de devoir jouer comme si vous étiez seuls dans le château ?
Hafid Benamar : Oui, c'était perturbant au début, parce que j'avais envie de tourner la tête dès que j'entendais l'un d'entre eux parler. Je m'y suis habitué au bout d'un moment mais ça demande vraiment une sacrée concentration !
Camille Chamoux : Arthur Sanigou a trouvé un système vraiment cool : il filmait presque toutes ces scènes avec et sans fantômes, ce qui nous permettait d’affiner nos réactions. Le comique de situation vient de là : certains voient, d’autres ne voient pas, c'est la base de la comédie.
Justement, Camille, votre personnage commence à voir les fantômes dès le deuxième épisode, après un incident. À partir de ce moment-là, vous êtes très sollicitée, car ils sont nombreux. C’était difficile à gérer ?
Camille Chamoux : Oui, j'ai eu du mal à me concentrer à certains moments, mais c'était un exercice génial, vraiment marrant. Paradoxalement, c'est le bordel qui créait la concentration sur le plateau, car il nous inspirait. Dans cette série, les acteurs sont en liberté et il y a beaucoup d'improvisation. Cette spécifité la rend savoureuse.
Son compagnon Nabil, lui, ne voit pas les fantômes mais de manière surprenante ne la juge pas et la croit même assez rapidement...
Camille Chamoux : C'est une série moderne dans laquelle les hommes croient la parole des femmes !
Hafid Benamar : Au début, mon personnage doute de ce qu’elle raconte et s’inquiète pour sa santé mentale. Mais il finit par la croire lorsqu’il découvre une preuve.
Et vous, croyez-vous en l'existence des fantômes ?
Hafid Benamar : J'y crois à 100% et je panique à mort. Ça me fait vraiment flipper.
Camille Chamoux : Moi aussi, j’y crois à fond, mais ça ne me fait pas peur. J’adore l’idée qu’il puisse y avoir des présences, non pas pour nous surveiller ou nous menacer, mais pour nous protéger. C’est aussi ce qui rend la série géniale : c'est une comédie familiale qui, mine de rien, montre aux gamins que la mort, ce n’est pas si terrible que ça. J’ai des enfants de 6 et 9 ans, et je vais leur montrer. Ils vont adorer, parce que c’est rassurant. Moi, quand j’étais petite, c’est ce que j’aimais dans Beetlejuice ou Ghostbusters, cette idée d'apprivoiser la mort, un peu comme dans un conte.