Durand : Bowie était "un prolo" avec "l'allure d'un aristocrate"

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M.S. , modifié à
Le journaliste Guillaume Durand a raconté comment il a interviewé le chanteur pour France 2, lundi dans le Grand direct de l'actu sur Europe 1.

La route de David Bowie a croisé deux fois celle de Guillaume Durand. Le journaliste officiait alors sur Canal+, puis sur France 2. Il a évoqué ses souvenirs lundi dans le Grand direct de l'actu sur Europe 1, quelques heures après l'annonce de la mort du chanteur à l'âge de 69 ans.

"Tous mes albums sont négatifs". Guillaume Durand se souvient très précisément de ce qu'il a ressenti quand l’artiste est arrivé pour être interviewé sur le plateau de France 2 : "j'étais à l’époque un peu dans un état bizarre et quand j'ai vu arriver David Bowie au fond du studio à la Plaine-Saint-Denis, puis Earl Slick le guitariste, puis Mike Garson le clavier, tout à coup j'ai eu l'impression que le monde repartait." Dans l'émission, on voit un David Bowie souriant, en pleine tournée pour l'album Heathen, sorti en 2002, évoquer l’essence de sa musique. "Tous mes albums sont négatifs", explique-t-il, avant d'éclater de rire. "On peut prendre n'importe lequel de mes albums et penser qu'il a été écrit au moment du 11 septembre. Tout ce que j'ai toujours écrit porte sur l'aliénation et l'isolement."


interview de david bowie par guillaume durandpar kobortigant

Une révolution. Guillaume Durand voit le chanteur britannique comme un "prolo" qui avait "l'allure d’un aristocrate”. Il se souvient d'"un personnage extrêmement réservé et très, très intelligent", "une sorte de mythe sur pattes". Pour le journaliste, David Bowie et des groupes comme les Beatles ont révolutionné le monde avec leur musique. "Car avant la musique, c’était quoi ? D’un côté, vous aviez Richard Strauss, Pierre Boulez et d’un autre côté vous aviez la musique populaire, celle de Sinatra en France, les musiques qu’on connaît, puis les yéyés. Tout d'un coup, dans les années 1960, il y a eu un mélange curieux... A l'origine, ça a été les Beatles. C'est-à-dire que le sommet de la sophistication est devenu le sommet du populaire en même temps".