Arnaque sur Internet : Joann Sfar détaille la mésaventure à l'origine de son dernier roman

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G.P. , modifié à
Dans son roman "Vous connaissez peut-être", le dessinateur évoque l'arnaque dont il a été la victime. Il en donne les détails sur Europe 1.
INTERVIEW

Une simple proposition de demande d'ami et c'est la spirale infernale. Dans son dernier roman, Vous connaissez peut-être, le dessinateur Joann Sfar relate une arnaque sur Internet, dont il a été la victime. Sur Facebook, il est devenue ami avec une femme inconnue. Rapidement, il se confie à elle comme jamais, mais en réalité, elle le manipule et lui raconte n'importe quoi.

Une arnaque du cœur. Célibataire et seul, Joann Sfar se retrouve "face à une jolie fille sur Facebook" et se dit "pourquoi pas". "Mais très vite, quand elle est insupportable, on veut couper les ponts", raconte Joann Sfar. C'est là que la manipulation débute, lorsque qu'après plusieurs semaines et au moment d'arrêter les discussions, "Lili" lui annonce qu'elle est malade de la leucémie. Une fausse information, comme quasiment la totalité de ce que lui raconte la jeune femme. Mais l'information va vite être confirmée "dans la vraie vie". "Un journaliste très en vue m'appelle pour prendre un café et m'explique : 'c'est vraiment mon ex, j'ai vécu deux ans avec elle et là, elle est très malade : ça lui fait du bien de te parler'", raconte le dessinateur.

Lili est en réalité une professionnelle de l'arnaque et tient également le journaliste sous son joug. Elle ment aussi sur Internet à des dizaines d'autres personnes. "La fille possédait une photo du journaliste en train de se masturber, donc il était un peu embêté", souligne Joann Sfar. Lili ne demande pas d'argent, elle manipule et monte plutôt des "arnaques de cœur". Joann Sfar mettra finalement six mois de sa vie pour se débarrasser de cette femme.

"Facebook vous chope à la maison". Aujourd'hui, le dessinateur vit avec philosophie cet épisode de sa vie. "Je ne me plains pas de ce qui m'est arrivé. (...) Quand on le vit, ce n'est pas drôle, mais quand on l'écrit, c'est éclatant", confie Joann Sfar. L'artiste éprouve d'ailleurs de la "fascination" pour cette usurpatrice. "Même les policiers disent que c'est la femme la plus talentueuse qu'ils aient vue", indique-t-il. "C'est une allégorie de l’embrigadement politique ou religieux. (...) Facebook vous chope à la maison, là où il n'y a aucune protection."