Vinci dévoile ses derniers secrets

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et Marion Calais , modifié à
La Sainte Anne, ultime œuvre de Léonard de Vinci, sera exposée au Louvre, jeudi.

C'est l'ultime chef-d'œuvre du maître de la Renaissance italienne. Léonard de Vinci a travaillé près de 20 ans sur cette œuvre qu'il a laissé inachevée. Le Louvre, qui vient de restaurer la Sainte Anne, a mené une longue enquête pour comprendre le cheminement créatif de l'artiste de la Renaissance. "Nous voulons montrer ce qui s'est passé pendant toutes ces années dans l'atelier de Léonard", explique Vincent Delieuvin, conservateur au département des peintures au musée du Louvre.

"Toutes les pièces à conviction sont réunies"

L'exposition, qui débute jeudi et prend fin le 25 juin, comporte au total 135 œuvres qui dialoguent avec l'œuvre originale. Entre le premier croquis et l'œuvre finale, des dizaines de documents préparatoires ont en effet été réalisés. Lettres, documents, dessins, cartons, copies d'atelier : au fil des ans, l'œuvre se construit, se transforme jusqu'au chef-d'œuvre final, resté inachevé, à la mort de l'artiste en France.

Le musée du Louvre explique comment l'œuvre a été restaurée :

Le conservateur s'est attaché à retrouver des copies faites dans l'atelier du peintre. L'une d'elle a été retrouvée à Los Angeles et restaurée pour l'occasion. "C'est la plus fidèle. Elle nous aide beaucoup" à comprendre la peinture, indique Vincent Delieuvin. "Toutes les pièces à conviction sont réunies", se félicite le conservateur, qui a lancé d'amples recherches "policières" pour pister l'histoire de cette peinture exceptionnelle.

20 ans de travail

Léonard de Vinci commence cette peinture sur bois représentant "La Vierge et l'enfant avec Sainte Anne" aux alentours de 1500. Le personnage de la mère de Marie est alors un thème à la mode dans toute l'Europe.

Voici une vidéo retraçant la genèse de l'œuvre :

Par la suite, le peintre n'a eu de cesse de modifier son œuvre, comme en attestent les tableaux retrouvés dans l'atelier. L'exposition devient ainsi une sorte de jeu des sept différences. Le peintre fait notamment évoluer Sainte Anne, femme âgée sur les premiers croquis, et finalement rajeunies par Léonard de Vinci au fil de sa réflexion.

Les dessins préparatoires de Léonard montrent aussi comment l'artiste jetait sur le papier une "composition instinctive" en apparence brouillonne d'où allait surgir la forme recherchée. L'exposition présente également des écrits scientifiques du peintre sur l'eau, la lumière. "Pour atteindre ce niveau de perfection en peinture, il lui fallait devenir un scientifique, essayer de comprendre le fonctionnement de la nature en profondeur", analyse Vincent Delieuvin.