Trois choses à savoir sur le prix Goncourt 2014

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CONSÉCRATION - Lydie Salvayre a reçu le Goncourt 2014 pour Pas pleurer, devançant les deux favoris.

Pour le Goncourt 2014, les deux favoris étaient Kamel Daoud avec Meursault contre-enquête ou David Foenkinos, avec son ouvrage Charlotte (qui obtient finalement le prix Renaudot). Pourtant, c'est Lydie Salvayre qui a crée la surprise en décrochant le plus prisé des prix littéraires, avec son roman Pas pleurer, paru aux éditions du Seuil. On vous en dit plus. 

Lydie Salvayre, auteure déjà remarquée.  "Je suis très heureuse, je suis très émue", a réagi la lauréate, les larmes aux yeux, a l'annonce du résultat. Née en 1948, d’un couple de parents espagnols exilés en France pour fuir la guerre civile, Lydie Salvayre a grandi près de Toulouse. Avant de devenir écrivain, la jeune femme, dont la langue natale n'est pas le français, étudie les Lettres à l'Université, puis la médecine avant de s'établir comme psychiatre pendant plusieurs années. C'est en 1990 que Lydie Salvayre publie son premier roman, intitulé La déclaration.

La lauréate du Goncourt 2014, qui devient la onzième femme à recevoir le prix, est une romancière française déjà reconnue. Elle est l'auteur d’une vingtaine d'ouvrages, traduits en une vingtaine de langues. Avant de décrocher le Goncourt 2014, elle s'était déjà fait remarquer en 1997 avec son quatrième ouvrage, En compagnie des spectres, qui lui avait valu le prix Novembre. Son roman avait aussi été mis en scène par la comédienne Zabou Breitman en 2012. 

Que raconte Pas pleurer ? D'un côté la prose de l'écrivain Georges Bernanos, fervent catholique, horrifié par les atrocité du franquisme, de l'autre la langue, entre le français et l'espagnol, de sa propre mère, qui garde de 1936, et de l'été de ses 15 ans, un goût de révolution et de liberté. Dans Pas pleurer, Lydie Salvayre fait le lien entre ces deux regards sur la guerre civile espagnole.

Qu'en pense le jury ? "Nous avons d’abord couronné un roman d’une grande qualité littéraire, un livre à l’écriture très originale, même si je regrette qu’il y ait parfois trop d’espagnol", a déclaré Bernard Pivot, président du jury. "Cette mère, qui ne se souvient de rien si ce n'est de cet été 36, c'est formidablement émouvant", a-t-il ajouté. "Ceux qui ont défendu dans le jury Kamel Daoud, comme moi, sont ravis que ce soit finalement Lydie Salvayre", a déclaré pour sa part Pierre Assouline, membre du jury.

Quant à Christiane Taubira, la ministre de la Justice, elle a rendu hommage, dans un tweet, aux deux finalistes du prix Goncourt et du Renaudot, soulignant deux "dérangeantes passions sous deux tragédies rendues proches et vibrantes" :