"Toute l'histoire de mes échecs sexuels" ou pourquoi je me suis fait larguer

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Britannique Chris Waitt livre sans état d'âme et avec beaucoup d'humour ses rateaux les plus mémorables dans un documentaire intitulé "Toute l'histoire de mes échecs sexuels". A ne pas manquer. Mercredi 6 mai dans les salles.

Chris Waitt est un garçon romantique. Pourtant... Il enchaîne les rateaux. Pour comprendre pourquoi, il a demandé à ses ex de témoigner. Mais à la différence de la version romancée de Nick Hornby, adaptée au cinéma sous le titre "Haute fidélité", il n'est pas question ici de fiction mais de réalité. Et ça fait mal ! Le trentenaire britannique explique être parti d'une interrogation intime : "Pourquoi toutes mes copines m'ont-elles largué ?" Et aucune des séquences du film n'a été mise en scène au préalable, assure-t-il. Il a débarqué, suivi de son caméraman, chez d'anciens flirts datant indifféremment de la fac ou de l'école primaire, dans un tournage coup de poing façon Michael Moore... avec à la clé trois poursuites judiciaires.

Le reste se déroule face à la caméra dans son appartement - envahi par le désordre et la crasse comme le fait remarquer sa mère lors d'une impitoyable inspection - où il expose au spectateur ses interrogations, ses doutes et ses pistes d'enquête. Il ne s'épargne aucune humiliation car les commentaires de ses ex sont lapidaires : lâche, menteur, égoïste, "émotionnellement immature" et sexuellement quasi inactif... Le héros laisse bientôt pointer, sur un mode comique, une certaine détresse. Il prend toutefois sa revanche symbolique lors d'une séquence montrant une rafale de rendez-vous pris sur internet, où les candidates à l'amour ne semblent pas, de leur côté, exemptes de névroses.

Drôle et presque émouvant, "Toute l'histoire de mes échecs sexuels" ne sombre jamais dans le voyeurisme, même lorsqu'il explore les problèmes érectiles de Chris ou s'attarde sur une séance de sado-masochisme expérimental. Loufoque au départ, le projet du réalisateur se révèle au final moins anecdotique que prévu, dessinant une cartographie sentimentale qui interpelle le spectateur. Une prouesse qui lui a valu d'être sélectionné par les festivals de cinéma indépendant de Sundance aux Etats-Unis et de cinéma britannique de Dinard en France.