Monsieur Chat, ce graffeur qui tient tête à la RATP

© MAXPPP
  • Copié
STREET ART - Plus de 17.000 personnes ont déjà apporté leur soutien au graffeur Monsieur Chat, qui doit être jugé le 29 octobre. 

13 430 mentions "j'aime" sur sa page Facebook, des messages de soutien et maintenant une pétition en ligne, Thoma Vuille, alias Monsieur Chat, n'est pas tout seul face à la justice. Le forfait de ce graffeur franco-suisse de 37 ans ? Avoir tapissé, en mai dernier, alors qu'elle était en rénovation, la station Châtelet, à Paris, de son désormais célèbre chat jaune et souriant, réalisé à la bombe ou à la peinture. Le sourire du matou n'a pas suffi à convaincre la RATP, qui a porté plainte contre l'auteur, dont le travail a fait l'objet d'un film du cinéaste Chris Marker. L'entreprise de transports parisiens lui reproche de ne pas avoir demandé l'autorisation avant de réaliser son œuvre. Résultat ? 1.800 euros d'amende, que l'artiste refuse de payer. Il devra donc comparaître le 29 octobre prochain devant la 28e chambre du tribunal correctionnelle de Paris. Europe1.fr revient sur une affaire, qui fait de plus en plus de bruit.

Une pétition avec 17.300 signatures. Une pétition en ligne, lancé par des soutiens de l'artiste et adressée à la RATP, demande "le retrait de la plainte à l'encontre de Thoma Vuille, pour avoir décoré les couloirs EN TRAVAUX de la station Châtelet... et donné le sourire à des centaines (milliers?) de passagers", précisent les partisans du graffeur. Parmi ses défenseurs, on compte aussi trois maires, dont le maire du XIIIe arrondissement,  Jérôme Coumet (PS), qui a même proposé de témoigner à son procès, Christophe Girard, le maire du IV arrondissement, et Serge Grouard, le maire d'Orléans, qui sera également présent à l'audience. Il faut dire que le chat de Thoma Vuille est né dans sa commune, à Orléans, en 1997. En décembre 2004, un immense chat jaune avait décoré l'esplanade du Centre Pompidou à Paris.

M Chat

© All City

Photo : AllCity

La RATP maintient sa plainte. La RATP n'a pas l'intention de retirer sa plainte, a fait savoir un porte-parole. La "procédure de signalement systématique" mise en place donne lieu à "une plainte au commissariat pour dégradation, sans appréciation de la qualité" des graffitis. Quant à Thoma Vuille, il se défend de toute "malveillance". "Je peins dans des espaces prévus pour la publicité, ou dans des stations en travaux", a-t-il précisé. En attendant le verdict, les créations de M. Chat, qui ont déjà élu domicile sur des dizaines de murs en Europe, mais aussi au Brésil, en Chine et au Sénégal, seront exposées du 19 octobre au 9 novembre à la galerie d'art Bertheas, à Vichy, apprend-on sur la page Facebook de l'artiste. Autant dire que le graffeur a déjà d'autres chats à fouetter.