Marie Darrieussecq remporte le Prix Médicis

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avec AFP , modifié à
RÉCOMPENSE - L'auteure de 44 ans a été choisie au premier tour avec cinq voix, contre deux à Philippe Vasset.

Marie Darrieussecq a été sacrée mardi par le prix Médicis pour "Il faut beaucoup aimer les hommes" (P.O.L.), roman brûlant sur la passion de deux amants, elle, blanche, consumée par l'attente de l'autre, lui, noir, habité par l'idée de tourner un film en Afrique. L'auteure de 44 ans a été choisie au premier tour. Huit finalistes étaient en lice. Ce treizième roman "est un livre qui me tient particulièrement à coeur. Peut-être mon préféré, un aboutissement de mon travail, bien que j'espère en écrire beaucoup d'autres", a réagi Marie Darrieussecq, rayonnante.

>>Lisez un extrait du livre vainqueur,Il faut beaucoup aimer les hommes :

 

"Plusieurs trajets de ma vie m'ont menée en Afrique, j'en donne ma perception. C'est aussi un livre sur la passion", a ajouté la romancière, qui a mis 18 mois à l'écrire. Le Médicis étranger, qui comptait huit prétendants, est allé au deuxième tour au journaliste néerlandais Toine Heijmans, pour son premier roman, "En mer" (Bourgois), thriller psychologique qui embarque le lecteur sur un voilier et interroge sur la filiation et la famille.  "C'est extraordinaire d'avoir ce prix et des lecteurs en France", a dit Toine Heijmans, "ému de voir son livre dans les vitrines des libraires français".

"La plus belle liste depuis 50 ans"

Les livres couronnés, brandis par deux lauréats radieux, portaient déjà le bandeau bleu du Médicis, "un prix de découverte, aventureux, qui prend des risques. C'était la plus belle liste depuis 50 ans", s'est exclamée la présidente du jury Anne F. Garréta.
Le Médicis de l'Essai a récompensé Svetlana Alexievitch pour "La Fin de l'homme rouge ou le temps du désenchantement" (Actes Sud). Née le 3 janvier 1969 au Pays basque, Marie Darrieussecq aime faire exploser les tabous depuis son premier succès, "Truismes", en 1996. Elle s'attaque avec ce roman à la passion, l'attente de l'autre, aujourd'hui via les textos... "Elle connut l'humiliation des textos sans réponse", écrit-elle.

"L'attente, explique la romancière, j'en parle beaucoup, car malgré les luttes féministes, auxquelles j'ai participé, on a toutes une Belle au Bois Dormant dans la tête !".