35 ans après, Cat Stevens revient en France

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Absent de l’Hexagone depuis 1976, Yusuf Islam, alias Cat Stevens, se produit à Bercy jeudi soir.

Les fans de Cat Stevens peuvent remercier son fils Yoriyos. Il y a plusieurs années, c’est lui qui a été à l’origine du retour musical de son chanteur de père. Comment ? "Mon fils a un jour ramené une guitare à la maison. La guitare et moi, on se regardait, et je suis finalement revenu à elle et à la musique", a raconté celui qui, depuis 1977 et sa conversion à l’Islam, s’appelle Yusuf Islam.Et jeudi soir, celui qui était une star mondiale dans les années 1970, se produira à Bercy pour son premier concert en France depuis… 1976.

 

En 35 ans, les cheveux et la barbe ont blanchi, bien sûr, mais sa voix chaleureuse, si particulière, est restée la même. Au POPB, les fans français de Cat Stevens-Yusuf Islam auront le bonheur d’entendre ou de réentendre dans leur version live les plus grands tubes du chanteur, de Sad Lisa à Fathers ans Sons, en passant par Wild World ou My Lady D’Arbanville.

 

"Difficile d’être un bon musulman dans le monde de la musique"

 

Les spectateurs de Bercy pourront aussi découvrir ses chansons plus récentes, toujours folks mais empreintes de plus de spiritualité. Car si Cat Stevens a quitté la scène, pas seulement française, pendant plusieurs décennies, c’est parce qu’il a rencontré Allah. La foi, Steven Demetre Georgiou (son nom de naissance) l’avait trouvée à la fin des années 1960, quand il avait manqué se noyer à Malibu, aux Etats-Unis. Après plusieurs années de tâtonnement, c’est en lisant un Coran ramené d’Israël par son frère qu’il est persuade d’avoir trouvé, comme il l’a dit à plusieurs reprises "la vraie religion".

 

En décembre 1977, dans une mosquée de Londres il se convertit donc officiellement à l’Islam et choisit son nouveau patronyme. Puis de son étude du Coran, il tire la conclusion qu’il doit stopper sa carrière de chanteur. "C’est très difficile d’être un bon musulman dans le monde de la musique", expliquera-t-il. Dès lors, ses positions se radicalisent. En 1989, il fait scandale quand il approuve la fatwa lancée à l’encontre de Salman Rushdie, auteur des versets sataniques. "Il doit être tué, le Coran dit clairement que quelqu'un qui diffame le Prophète doit mourir", lance-t-il lors d’un colloque à Londres. Il se rétractera quelques jours plus tard, mais le mal est fait dans l’opinion.

 

Un album et une comédie musicale en projet

 

Echaudé, il prône alors dans les années 1990 un islam plus tolérant. Il s’investit dans l’éducation, dans les œuvres humanitaires. Puis il condamne avec virulence les attentats du 11-Septembre 2001. Ce retour à la respectabilité coïncide avec son retour dans les studios. En 2006, il sort An Other Cup, puis Roadsinger trois ans plus tard. Le succès est relatif par rapport à ses ventes précédentes, mais l’artiste est bel et bien de retour.

 

n témoigne cette tournée, et cette étape française de Bercy. Et "Yusuf (formely known as Cat Stevens) " ("Yusuf connu autrefois sous le nom de Cat Stevens"), comme le présentent les affiches de son concert, fourmille de projet. Outre un troisième album, il prépare une comédie musicale, intitulée Moonshadow. Du nom de l’une de ses célèbres chansons, qui devrait elle aussi ravir ses fans jeudi soir.