Viols de Mazan : peine alourdie à 10 ans pour l’accusé lors du procès en appel
Ce jeudi, la cour d’assises d’appel du Gard a condamné Husamettin Dogan, le seul accusé à avoir fait appel de sa condamnation dans l'affaire des viols de Mazan, à 10 ans de prison. Après quatre jours d'audience de ce nouveau procès symbole des violences sexuelles, il écope donc d’un an de plus qu’en première instance.
Le procès en appel des viols de Mazan s’est clos sur la condamnation à dix ans de prison d’Husamettin Dogan, unique accusé encore jugé, scellant la fin judiciaire d’une affaire devenue un symbole mondial du combat féministe. Gisèle Pelicot, 72 ans, avait choisi de lever le huis clos pour que, selon ses mots, "la honte change de camp".
Après trois heures de délibéré, la cour d’assises du Gard a alourdi d'un an la peine prononcée en première instance, sans toutefois atteindre les douze ans requis. Dogan, resté impassible, a continué d’affirmer n'avoir "jamais eu l’intention" de violer la victime.
L’affaire, marquée par les vidéos accablantes tournées par Dominique Pelicot, ex-mari de la victime, condamné à 20 ans de réclusion en décembre, a bouleversé l’opinion publique. On y voit Gisèle Pelicot inconsciente, droguée, livrée à des inconnus par son époux. Parmi les cinquante co-accusés jugés, Dogan fut le seul à maintenir son appel.
Une figure malgré elle
Applaudie à sa sortie du tribunal, Gisèle Pelicot a confié se sentir "au bout de cette épreuve de cinq ans" et vouloir désormais se reconstruire. "Je ne suis pas une icône, je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos", a-t-elle lancé à la centaine de journalistes présents. Son carré roux est devenu un symbole des luttes féministes.
Dans un réquisitoire fort, l'avocat général Dominique Sié a dénoncé "un mode de pensée d’un autre âge" et fustigé les dénégations "désespérantes" de l’accusé. "Tant que vous refuserez de l’admettre, c’est tout un système social sordide que vous cautionnez", a-t-il lancé.