Terrains de tennis municipaux : la mairie de Paris veut éradiquer le « gang des courts de tennis » 1:42
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Jean-Baptiste Marty, édité par Philippe Folgado // Crédit photo : Pixabay
Le tennis victime de son succès à Paris. Il devient de plus en plus difficile pour les Parisiens de trouver des créneaux pour jouer sur les terrains municipaux. Et pour cause, ils sont réservés par des professeurs particuliers qui n'hésitent pas à facturer des cours à leurs clients. Une pratique pourtant illégale et dont la mairie de Paris tente de répondre. 

C'est un business qui peut rapporter gros à certains professeurs de tennis peu scrupuleux à Paris. Des faux joueurs réservent des créneaux sur les différents courts municipaux de la capitale pour enseigner à des clients. Seulement, c'est une pratique interdite depuis un arrêté datant de 2004 qui stipule qu'il est interdit de donner des leçons privées dans des complexes municipaux. Il est uniquement possible pour un professeur de donner des cours dans des infrastructures privées. Un marché noir qui est dans le viseur de la mairie de Paris

Un business qui peut rapporter jusqu'à 25.000 euros par mois 

Tout est parti d'un constat assez simple que se sont fait beaucoup de Parisiens : il est de plus en plus difficile de réserver un terrain de tennis municipal pour jouer en loisir dans la capitale. Les créneaux sont tous réservés par des professeurs de tennis indépendants et qui sont censés donner que des cours gratuits. Mais selon Samia Baday-Karam, élue de l'opposition à Paris, "ils refacturent à quelqu'un 50 ou 100 euros le cours, alors que l'on n'a pas le droit de commercialiser des créneaux individuels."

Un business qui peut rapporter gros pour le professeur, jusqu'à 25.000 euros par mois mais aussi pour leurs complices, les gardiens. Ces derniers peuvent empocher près de 1.500 euros juste pour fermer les yeux sur cette pratique. La mairie de Paris a commencer à prendre des mesures contre ces arrangements. Dans le 16e arrondissement de Paris, des chefs de site, autres que les gardiens, sont chargés de contrôler l'identité des joueurs avant de donner les clés du court. 

Une mesure efficace pour Samia Baday-Karam, car elle permet de voir "si quelqu'un vient quatre fois par jour, il y a un problème parce que personne n'a le temps de faire quatre fois une heure de tennis dans la même journée. On voit bien que c'est un professeur." La mairie de Paris a décidé de saisir le Procureur pour faire la lumière sur ce marché noir. Six gardiens ont déjà été suspendus à titre provisoire et d'autres mesures seront prises lors du prochain Conseil de Paris, début octobre.