Baignade dans la Seine : 1,4 milliard dépensés pour dépolluer le fleuve, pour les Parisiens, il y avait d’autres priorités
Il y a un an, les athlètes ont pu nager dans la Seine pendant les Jeux. Et dès demain, tout le monde pourra s’y baigner ! Trois sites vont accueillir les nageurs : à Bercy, à Grenelle et au Bras-Marie. L’aboutissement de plusieurs années de travaux et de dépollution du fleuve mais à un coût faramineux qui choque de nombreux Parisiens, comme ceux rencontrés par Europe 1.
Pour ceux qui choisissent Paris ou qui doivent y rester, la saison de la baignade dans la Seine ouvre ce samedi. Trois sites vont accueillir les nageurs : à Bercy, à Grenelle et au Bras-Marie. Ils seront accessibles gratuitement et sans réservation. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travaux et de dépollution du fleuve, propulsé par les Jeux olympiques de Paris l'année dernière…
Coût estimé : 1,4 milliard d’euros, dont la moitié aux seuls frais de l'État. Un prix faramineux qui choque malgré tout de nombreux Parisiens, comme ceux rencontrés par Europe 1.
D'autres priorités
Lorsqu'elle apprend le montant investi, Florence, qui travaille dans un hôpital public, bondit et reste stupéfaite. Pour elle, cette somme est démesurée. "1,4 milliard d'euros, à mon avis, ça pourrait être mis ailleurs. Parce qu'il y a autre chose à faire que de nettoyer la Seine pour se baigner un mois dans l'année", estime-t-elle.
Un avis partagé par Anne, 89 ans. "C'est complètement aberrant au moment où le gouvernement essaie de faire des économies ! En plus, c'est l'argent de nos impôts", grince-t-elle. La retraitée habite à Paris depuis 30 ans.
Christian aussi aurait préféré voir son argent être investi autrement : "C'est juste insupportable d'imaginer que, face aux priorités qu'il peut y avoir dans Paris, sur tous les sujets, qu'on fasse d'abord la Seine juste pour pouvoir y nager. C'est juste une énormité des politiques".
Le retraité, qui habite à Paris depuis 15 ans, estime que d'autres projets auraient pu être financés : "La propreté dans un premier temps, les piscines également pour les plus jeunes et enfin, tous les sujets liés à la sécurité."
"C'est complètement absurde"
Appuyée sur sa canne, elle montre autour d'elle tout ce qui aurait pu être rénové grâce à cet argent : "Il y a des trottoirs à refaire, il y a des passages piétons à refaire, il y a des quantités de choses dans les rues qui sont à refaire. Et là je trouve que c'est complètement absurde", commente Anne.
Investir dans les voiries et dans les services publics, Arthur lui regrette un manque de bon sens des politiques. "Par exemple là, on vient de se taper une vague de chaleur, on s'est rendu compte que nos hôpitaux n'étaient pas équipés pour y faire face, nos écoles non plus...", pointe-t-il du doigt. Malgré le milliard d'euros dépensé pour dépolluer la Seine, l'eau n'inspire pas confiance à Arthur. Il n'y mettra pas un orteil.